Il s’agissait pour cet occident, selon une “vocation” ignorée de lui-même et liée d’une façon insoupçonnée à son appellation “d’occident chrétien”, de s’imposer par le “sacrifice” aux autres civilisations, puis de s’enrichir au maximum de celles-ci avant de les détruire. Ceci, afin que puisse triompher à partir de la sienne et en supprimant toutes les autres, une seule et unique “civilisation universelle”…
Cette mission a été parfaitement accomplie par l’occident et ceci notons le bien, avec toutes les cruautés qu’impose“ l’acte sacrificiel” qui fut nécessaire à son accomplissement, de sorte que si les nations occidentales se trouvent actuellement en situation “d’échec”, c’est tout simplement parce que ce qui constituait jusqu’alors leur objet, est parvenu à son “échéance”, autrement dit, parce que par rapport à ce qui était leur “vocation” historique, ces nations ont parfaitement réussi ce qu’elles avaient à faire, et qu’elles se trouvent désormais “sans objet”.
L’occident ayant déjà parfaitement réussi, il n’existe malheureusement absolument rien du fond de l’univers qui serait susceptible de ménager pour lui ce qui constituerait alors un espace de “sur-réussite”, pour qu’il puisse avoir encore matière à exercer positivement et dès lors que sa civilisation est devenue universelle, l’occident n’a plus lieu de demeurer tel. Les nations occidentales ne seront donc plus comme telles, avec tout ce que cette disparition de nature implique pour elles, comme modifications démographiques, sociologiques, culturelles, et géopolitiques…
Ce qu’il faut comprendre ici, c’est qu’il ne sert strictement à rien d’entreprendre de lutter contre le vent de l’histoire en tentant vainement de s’opposer à la globalisation en cours, car il s’agit en celle-ci d’une phase de constitution de la civilisation universelle dans laquelle nous nous installons et qui n’est pas une “finalité” susceptible se voir remplacer par une autre, mais une “modalité”, autrement dit une procédure imposée par le développement du temps, celle d’un nécessaire “devenir” de notre humanité, ce qui la rend immanquable…
Ce devenir de notre humanité qui constitue comme tel une fonction du temps, s’opère corrélativement à la résolution forcément “périodique” de ce temps, par l’alternance de deux phases fonctionnelles contradictoires, au cours des millénaires. Ceci, tout comme les phases contradictoires d’énergie potentielle et d’énergie cinétique, qui s’opposent dans le mouvement du pendule qui marque justement le développement du temps…
Il s’agit alors en celles-ci, d’une phase de “différenciation” de notre humanité selon une pluralité de peuples et par-là, de civilisations fatalement “concurrentielles”, telle que cela s’est développé depuis des millénaires. Et ceci, afin que soit établie la “pluralité” d’un choix, celui des différentes options d’un devenir possible pour cette humanité. L’autre phase est alors celle contraire “d’uniformisation” de notre humanité, celle selon laquelle se réalise alors la “singularité” du choix, c’est-à-dire selon laquelle se réalise l’option effectivement retenue, à partir de la pluralité d’options possibles, pour ce devenir…
Comprenons ici que cette articulation par alternance entre une phase de différenciation et une phase d’uniformisation, tient tout simplement au fait que ce n’est bien sûr que selon une pluralité d’options, que celles-ci deviennent effectivement “optionnelles” et en ce sens, “possibles”, et que ce n’est que selon une option unique retenue, que celle-ci devient “réelle”.
Notre humanité doit donc nécessairement, tantôt se différencier, afin qu’un devenir lui soit tout simplement possible, tantôt s’uniformiser, afin que selon une des options possibles, ce devenir lui soit réel, et ce n’est que selon cette articulation entre une déstructuration de son unité, afin d’une restructuration de celle-ci autrement, qu’il lui est possible “d’évoluer”.
Notons au passage que cette procédure d’évolution mettant en œuvre, tant dans la phase de différenciation que dans celle d’uniformisation, toutes les catégories de l’humanité, l’idée selon laquelle l’une de ces catégories ( pour ne pas dire races puisque par delà la simple évidence de celles-ci, certains prétendent malgré cela qu’elles n’existent pas…), pourrait se trouver plus évoluée que les autres n’a absolument aucun sens, puisque ce n’est justement que selon une articulation entre ces différentes catégories, qu’il peut se produire évolution, aucune de celles-ci ne pouvant évoluer sans les autres…
C’est donc dans cette phase d’uniformisation que nous disons “globalisation” que nous nous trouvons actuellement, et il vaut mieux le comprendre pour prendre conscience que la lutte qui doit être désormais menée, concerne les formes que doivent prendre selon nos choix, cette globalisation, et non pas de mener un combat vaincu d’avance, contre celle-ci…
Quant au rôle de “sacrificateur” confirmé par sa qualité de “chrétien”, de l’occident dans cette affaire, pour celui qui, tout en retenant les meilleurs aspects de celles-ci, fut chargé de détruire la diversité des propositions, afin que triomphe “l’universalité”, autrement dit la société humaine unique, il relève d’une corrélation existante mais à laquelle nous manquons souvent de prêter attention, entre la notion de “vocation” et celle “d’appellation”. Mais il serait beaucoup trop long et délicat de développer tout cela ici, car ceci nécessite de s’engager dans les méandres de la haute métaphysique …
Disons cependant qu’en tant que “ Occident chrétien ”, ce qui par delà les acceptions habituelles liées à l’historicité civile ou religieuse des faits, qui sont les nôtres de ces termes, en fait un agent “mortifère” (occident), et “sacrificateur” (chrétien), l’occident s’est parfaitement réalisé selon sa vocation…
Dès lors, parce que devenus totalement occidentalisés, les plaignants ne sauraient faire un procès, ni à l’occident, sans se trouver dans une totale incohérence qui les maintiendrait davantage encore en souffrance dans cette civilisation, puisque celle-ci est devenue depuis universelle, ni à l’Histoire qui s’en moque, et qui s’est tout simplement doté d’un instrument nécessaire à une évolution de notre humanité.
Bien sûr, il aurait été possible et préférable que les choses se passent autrement, mais il aurait fallu que ceux qui en ont fait les frais s’en préoccupent justement, ce qui leur aurait épargné de s’en plaindre aujourd’hui et pour cela, qu’ils ne s’ignorent pas dans la charge et les obligations qui sont les leurs, à prévoir tout d’abord et à servir ensuite, l’évolution des choses, par tous leur faits et gestes…
Les freudiens on ainsi donné une explication psychanalytique à la légende d’Œdipe mais qui, pour être intéressante, se trouve bien éloignée du message qui se trouvait signifié par les anciens, car en réalité, l’énigme que pose le Sphinx aux voyageurs qui sont ceux qui “vont”, et il faut alors comprendre qu’il ne s’agit pas d’aller dans l’espace mais dans le temps, consistait pour eux à se reconnaitre soumis à ce temps. Ceci, avec la métaphore de l’animal à quatre pattes au matin, deux à midi, et trois au soir, pour signifier l’humain dans son enfance, à l’âge adulte, et dans la vieillesse, donc soumis au temps. S’ils ne se reconnaissaient pas ainsi, c’est- à-dire selon leurs obligations envers le temps, ils étaient dévorés par le Sphinx, autrement dit, vaincus selon le temps, comme le furent les imprévoyants face à l’occident…
Dans ce sens, l’oracle de Delphes prédit à Œdipe dont le nom grec “Oidipous”, signifie “celui qui a les pieds liés”, pour symboliser ainsi la “démarche obligée” de l’humain, qu’il épouserait sa mère et tuerait son père. Bien loin des extrapolations freudiennes qui furent faites à ce sujet, il faut savoir que selon les formulations de la grande tradition ésotérique qui, issue d’une investigation analogique des choses, utilise des métaphores pour rendre compte de la logique de celles-ci, l’appellation “père” désigne le “principe” de l’être, et l’appellation “mère” désigne la “forme” de l’être…
Ceci, parce que si c’est bien au sein de sa mère que l’être à venir prend forme, le choix des caractères retenus pour lui à partir des propositions conjuguées selon les génomes de son père et de sa mère, s’opère “au nom” de son père…
Pour rendre compte du fait que c’est la “temporalité” des choses qui les condamne inexorablement à leur fin, le poète signifiait ainsi qu’au fur et à mesure qu’une chose se réalise selon sa forme, autrement dit épouse sa mère, elle met graduellement fin au principe qui sous-tend justement la réalisation de cette forme, autrement dit tue son père, de sorte que toute chose prend fin à son accomplissement, et tel est le cas de l’occident qui actuellement prend fin…
Place aujourd’hui, à la civilisation universelle et si la nation française se trouve dans une telle difficulté actuelle, c’est parce qu’elle manque encore de comprendre que selon sa vocation de nation dite “France”, et dont la capitale est dite “Paris”, elle y a un rôle fondamental à jouer, ce que nous verrons une prochaine fois… Peut-être…
Paris le 21 août 2016
Richard Pulvar
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