vendredi 15 janvier 2010

Les Antillais solidaires de leurs « frères » haïtiens


La Guadeloupe et la Martinique se sentent d’autant plus concernées qu’elles sont aussi menacées par les séismes

La nouvelle du séisme qui a frappé Haïti a créé une véritable onde émotionnelle aux Antilles. Dans les familles, on est resté groupé jusque tard dans la nuit devant le petit écran ou aux terrasses des cafés où le drame était au cœur de toutes les conversations. Les Antillais considèrent en effet les Haïtiens comme très proches par l’histoire de leurs îles respectives.

Ils craignent, en outre, de voir la Guadeloupe et la Martinique frappées à leur tour. Les deux archipels connaissent aussi le risque sismique : Pointe-à-Pitre a été ravagée par un tremblement de terre en 1843 ; des secousses ont par ailleurs causé des dégâts et fait des blessés en 2007 dans chacun des deux départements.

« Ils sont nos frères, nous leur devons bien ces gestes », explique Victorin Lurel qui, en tant que président de la région Guadeloupe, a pris la tête d’un vaste élan de solidarité. De son côté, le préfet Jean Fabre a décidé de suspendre sine die les reconduites à la frontière visant des clandestins originaires d’Haïti.

«Notre solidarité doit s’exercer dans la durée»
Télés et radios locales ont rapidement organisé des émissions spéciales sur la catastrophe. Et, dès mercredi matin, tout ce que la Guadeloupe – où vivent de nombreux Haïtiens – compte de forces vives s’est retrouvé au sein d’une importante cellule de crise. Au premier rang, des spécialistes de l’action humanitaire : la Croix-Rouge, le Secours catholique et le Secours populaire.

Sont également représentés les pompiers, les maires, les médecins, les pharmaciens, les architectes, le syndicat intercommunal de distribution d’eau, le patronat (Medef), les grandes surfaces, les clubs (Rotary, etc.), et des associations diverses dont celles d’Haïtiens expatriés.

D’entrée, chaque intervenant a annoncé ce qui pouvait d’ores et déjà être donné : de l’argent, des palettes de bouteille d’eau et de denrées alimentaires (riz, pâtes, conserves), des couvertures, des groupes électrogènes, des médicaments. Des collectes ont lieu un peu partout. Des bénévoles ont également proposé de se rendre sur place.

Un comité restreint de coordination de l’aide a été également mis sur pied. Objectif : « assurer la transparence » et « éviter les gaspillages » en tenant compte de l’évaluation des besoins sur le terrain. « Notre solidarité doit s’exercer dans la durée, a insisté Georgette Dibady-Thézénas, déléguée permanente du Secours catholique. Dans un premier temps, il faut non pas des vêtements mais des produits de première nécessité et des couvertures. »
Antoine FOUCHET (à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe)

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