Interdites au niveau européen après l'apparition de la maladie de la vache folle, elles pourraient être de nouveau acceptées pour certains types d'élevages. Le Conseil national de l'alimentation s'y est dit favorable.
En ces temps d'inquiétude autour de la mystérieuse bactérie Eceh, le retour des farines animales, à l'origine de la maladie de la vache folle, pourrait sembler inopportun. La mesure, proposée par la Commission européenne, a toutefois reçu l'aval du Conseil national de l'alimentation (CNA), le 31 mai dernier.
Cette instance consultative, qui réunit des représentants des autorités de santé, des agriculteurs, des industriels et des consommateurs, sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, s'est dite favorable à la levée de l'interdiction de 2001 pour le secteur de l'aquaculture dans un premier temps. Dans un second temps, une «extension éventuelle à l'alimentation des porcs et des volailles» pourrait être envisagée «après un bilan bénéfices/risques». En revanche, l'interdiction continuerait de s'appliquer aux élevages bovins.
La maladie de la vache folle, ou encéphalopathie spongiforme bovine, est apparue dès 1986 chez les bovins au Royaume-Uni, avant de s'étendre en Europe dans les années 1990, décimant des cheptels entiers. En cause : les farines animales de carcasses de vaches et autres animaux, que l'on faisait manger aux vaches elles-mêmes. Cette maladie se serait ensuite transmise à l'homme, sous la forme d'une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Environ 200 personnes auraient été infectées, et il n'existe aucun traitement à l'heure actuelle.
Les bovins pas concernés
Les membres du CNA, qui travaillent sur le sujet depuis le mois d'octobre, estiment la situation sanitaire «désormais maîtrisée». Si la filière aquacole est privilégiée pour la réintroduction des farines animales, c'est qu'elle «minimise les risques de contamination croisée». En d'autres termes, il y a peu de risques que les poissons mangent à travers elles …du poisson. Dans son projet, la Commission européenne prévoit de maintenir l'interdiction de donner des protéines animales à des ruminants censés se nourrir d'herbe, ou de nourrir un animal avec des protéines issues de sa propre espèce.
Les farines animales ont pour principal intérêt de réduire le coût de l'alimentation des bêtes. Néanmoins, le CNA relève «un avantage économique variable, voire incertain, selon les secteurs».
Le CNA rendra son avis le 15 septembre au gouvernement. L'Agence nationale de sécurité nationale a également été saisie pour avis par les autorités. Si Paris, et ses voisins européens, vont dans le sens de la levée partielle de l'interdiction, la proposition de la Commission devra encore recevoir l'aval du Parlement européen. D'ici là, l'interdiction absolue continuera de s'appliquer.
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