lundi 5 septembre 2011

Les rebelles libyens font la chasse aux Touaregs



Depuis la chute du Guide libyen, les combattants anti-Kadhafi traquent tous les partisans du régime déchu. Le peuple touareg est l’une des victimes de cette chasse. Le 1er septembre, France 24 a évoqué la fuite des Touaregs de Ghadamès (une ville située à 650 kilomètres au sud-ouest de Tripoli), qui ne sont plus en sécurité en Libye. Considérés comme des fidèles de l’ancien dictateur, ils sont menacés de mort. Depuis la fin du mois d'août, ils sont plus de 500 Touaregs à avoir fui le sud de la Libye. Certains  se sont réfugiés à 50 kilomètres de la frontière, dans le village algérien de Debdeb. Bilal, l’un des réfugiés raconte:
«Le 27 août, les combattants anti-Kadhafi nous ont ordonné de quitter Ghadamès. Ils nous ont menacés et ont écrit sur les murs de la ville "Mort aux Touaregs!". Mardi, ils ont même tué l’un des nôtres […]. Ils disent que, contrairement à nous, ils sont les véritables habitants de la région, que nous n’avons rien à faire ici, et nous accusent d’être anti-révolutionnaires. Il est vrai que des Touaregs ont été armés par Kadhafi ces derniers mois, mais il ne s'agit que d'une minorité.»
Dans cette ville où vivent Arabes, Touaregs et Berbères, la cohabitation n’est pas toujours facile. D’ailleurs pour Othmane, un autre réfugié, la chute de Kadhafi n’est qu’un prétexte.
«Les affrontements en cours à Ghadamès n’ont rien de politique, c’est un problème ethnique. Des tensions existent entre nos deux communautés depuis les années 1960 et nos relations se sont particulièrement détériorées en 2006. […]Aujourd’hui, ils profitent simplement du fait qu’ils sont armés pour nous terroriser.»
Et les Touaregs n’ont pas l’intention de se laisser faire.
«Nous allons mettre nos familles en sécurité en Algérie, puis nous rentrerons à Ghadamès où nous prendrons les armes. Je pense qu’il va y avoir une bataille sanglante», affirme Bilal.
Les réfugiés de Ghadamès sont également victimes des agissements des Touaregs du Mali et du Niger qui, durant le conflit, ont travaillé comme mercenaires à la botte du dictateur. Ces derniers ont également fui la Libye.
Le 5 septembre, L’Expression a également fait état de cette situation très critique. Selon des témoignages, «la population est pourchassée et liquidée... Ce qui s'y passe est tout simplement inhumain».
Le Conseil national de la transition compte se rendre dans la ville libyenne pour apaiser les tensions.

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