Bonjour madame la Sénatrice, (je fais suivre ce courriel à M. Bailly)
J'ai bien noté en lisant la presse de ce matin, que vous défendez le principe de vote obligatoire (ce qui est déjà le cas) et surtout contraignant (ce qui reste à faire).
Cependant, je tiens à vous informer qu'à l'égal de la majorité des abstentionnistes, je ne compte pas exercer mon devoir de citoyen pour les prochaines présidentielles, pour les raisons suivantes qu'il vous faudra examiner, si vous souhaitez que ce projet de loi soit complété des mesures nécessaires pouvant restaurer un souffle de citoyenneté en France.
1) Pour commencer, je précise qu'être abstentionniste ne fait pas de moi un être dépolitisé, bien au contraire. D'ailleurs, étant activiste, je peux vous dire que nombre de réseaux militants très engagés en France, ne votent plus. Il faut donc chercher à comprendre pourquoi des gens qui s'intéressent à la politique ne votent pas.
2) La France n'est pas une démocratie comme l'expliquait fort justement l'Abbé Sieyes. Le régime démocratique suppose le pouvoir conféré par la constitution aux citoyens, d'initier et voter les lois, ainsi que faire et défaire leurs mandataires par le biais du référendum, cela indépendamment de leur représentation parlementaire.
"La démocratie représentative" n'est qu'un slogan visant à faire accepter une tyrannie molle aux gens les plus crédules ou les moins éduqués, du fait d'ailleurs que ni les médias, ni l'école et encore moins les juristes et politiciens, ne font de pédagogie à la population sur les lois et la philosophie du droit. Vous me pardonnerez donc mon manque de béatitude face au discours ambiant de notre appareil politico-médiatique et d'adapter ma participation à la vie politique du pays, en dehors des schémas électoraux et partisans.
3) Le mandat impératif est interdit par la constitution, ce qui permet à n'importe quel larbin encravaté, de produire des slogans en guise de programme électoral, sans les justifier par un calendrier des réformes et une évaluation économique sur celles-ci, et même de retourner sa veste une fois élu. J'ajoute que depuis la réforme du quinquennat - et à bien y réfléchir depuis bien plus longtemps encore - le parlement n'est plus un contre-pouvoir au gouvernement puisqu'élu durant la même période électorale que le président de la République. J'ajoute que les parlementaires ont démontré à maintes reprises qu'ils trahissent le peuple :
- La Constitution dans son titre premier, consacre la souveraineté et l'indépendance de la nation. La souveraineté du peuple est réputée imprescriptible et inaliénable, ce qui n'a pas empêché toute une oligarchie de "droite" comme de "gauche", de prostituer la France à tous les intérêts capitalistes, étrangers et supra-nationaux. En quoi mon vote changera quelque chose si nous n'avons pas le contrôle de la monnaie, du commerce, des règles économiques les plus propres à satisfaire au bonheur de mes concitoyens ? Le peuple avait refusé par référendum le TCE en 2005 (rappelons que le référendum est décisionnel en France), et pourtant, quelle institution a autorisé la ratification du Traité de Lisbonne mais aussi tous les autres traités pourris qui ont suivi (T.S.C.G ; FESF ; MES et actuellement dans les cartons, TISA et TAFTA) ?
LE PARLEMENT
- Tout parlementaire un peu sérieux, aurait observé que les écoutes de la NSA, l'affaire de l'interdiction de survol de l'avion d'Evo Morales de notre espace aérien début juillet 2013 ou encore l'annulation de vente des navires Mistral, constituent au sens des articles 411-2 à 8 du Code Pénal, des crimes d'intelligences avec des puissances étrangères. Qu'a fait le parlement ? S'est il constitué en Haute Cour pour juger M. Hollande et les ministres concernés par ces affaires ? Absolument pas. En revanche, nous avons bien vu le Parlement autoriser l'annulation de vente des navires Mistral à la Russie par un vote. Et vous souhaitez que je fasse confiance à des mandataires du peuple qui trahissent nos intérêts fondamentaux et notre indépendance ?
4) Évoquons maintenant la légitimité de la représentation politique. Vous admettrez si vous disposez d'un peu d'honnêteté intellectuelle, que lorsque les grands médias PUBLICS et privés pratiquent une propagande éhontée pour certains candidats soit disant "modérés" (je considère que les traîtres ne sont pas des modérés), CENSURENT d'autres candidats plus alternatifs ou réduisent le débat intellectuel à des échanges entre libéraux et européïstes convaincus visant à marginaliser tous les penseurs démocrates, régulateurs et hostiles à l'U.E (à juste titre), il n'y a pas de réel débat, ni même de choix laissé à la population. Et ce n'est pas la dernière réforme du Code électoral (et du CSA en particulier) qui va améliorer les choses. Si je dois choisir entre la peste et le choléra, je choisi la révolution (j'y viendrai en fin de courriel).
5) Un autre aspect de cette légitimité est le terme même de "représentation", notamment au sein du parlement. Si le Gouvernement a la charge d'apporter une vision et une cohérence dans ses politiques publiques, le parlement est censé représenter fidèlement la nation pour assurer son réel rôle de contre-pouvoir. Or, pour que le parlement soit un échantillon représentatif (fidèle) de la diversité du peuple, l'élection est une fausse route. L'élection supposant les divisions intestines des Français par les partis politiques (pourquoi la Laïcité s'arrête-t-elle aux religions ?), elle ne permet de nominer au parlement, que des partisans du PS et de l'UMP pour son écrasante majorité, soit le régime des copains. Les petites formations politiques ou les citoyens sans parti n'ont pas les moyens et la visibilité pour mettre en déroute électorale votre oligarchie (pardonnez moi de me montrer dur). En outre, le régime électoral, contrairement au suffrage par le sort, ne permettra pas de disposer au parlement, de députés et sénateurs sans attaches partisanes ou idéologiques particulières, avec autant de femmes que d'hommes, de vieux que de jeunes, de Français issus de l'immigration comme de Français de "souche".
Autrement dit, l'élection au niveau du parlement continue de nous imposer une armée de traîtres entre deux ages, tous blancs, majoritairement des hommes, et totalement asservis aux directives des chefs de parti. Par exemple, la pire pourriture du PS qu'est Bruno Le Roux (Cambadélis prétend tout de même à ce titre avec Fabius et Valls), n'a cessé de harceler vos troupes pour que vous votiez toutes les saloperies émanant de Bruxelles, ainsi que la loi travail clairement contestée par la majorité des Français. Vous n'avez pas écouté les Français, vous avez écouté un responsable de parti, lui-même au service d'intérêts étrangers et privés. Ce qui ne restera pas sans conséquences pour sa carrière.
Voila pourquoi Madame, si je trouve que le vote contraignant peut être une bonne mesure, il ne pourra cependant qu'exacerber la défiance des Français pour leur oligarchie si d'autres réformes constitutionnelles et électorales ne sont pas produites pour donner au peuple un réel pouvoir démocratique. Vous n'obtiendrez au mieux, qu'une poussée du vote blanc, ce qui ne changera rien à l'affaire puisqu'il n'y a pas de quorum pour déclarer une élection non valable et la réorganiser. Actuellement, l'on sait en prenant tous les chiffres des derniers suffrages, que les grands partis n'obtiennent fondamentalement que le soutien de 15 % des Français chacun. Avec quelle légitimité peut on imposer des lois au peuple dans ce cadre ?
CONCLUSION
Je vous le disais, je suis activiste. Je milite pour que la France sorte de toute urgence de l'U.E ; l'euro et l'OTAN (et tout slogan anxiogène sur la question m'indiffère, je suis éduqué sur l'économie, le droit et les traités), et établisse une Constitution démocratique en France. Non pas une Constitution qui supprimerait des institutions représentatives, mais les contrôlerait mieux et les soumettrait de toute façon au pouvoir du peuple de légiférer et foutre à la porte les mandataires qui le trahissent.
Les révolutions sont des phénomènes cycliques et je pense que nous sommes très proches de la prochaine. Je ne vous dirais pas comment je compte avec d'autres la mener, mais toujours est-il que je tiens à vous avertir, que si nos parlementaires continuent de nous trahir ostensiblement avant l'explosion finale, je crains que malgré le pacifisme d'une partie d'entre nous, nous finissions par retrouver des politiciens pendus sur place publique un jour ou l'autre. D'autant que les leaders d'une révolution n'ont jamais totalement la main sur les actions d'un peuple en colère. Et vous n'imaginez pas à quel point la colère est immense dans les foyers, loin des ors de la République.
J'espère que vous aurez la bien-séance de me répondre, et que vous comprendrez quel est le sens profond du message que je vous délivre.
Bien cordialement,
Sylvain Baron
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