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vendredi 25 décembre 2009
L’article 74
Martinique « Il me semble que l’article 74 permet sans dommage l’évolution sollicitée. Il ouvre toute une panoplie de perspectives »
Alfred Marie-Jeanne, extraits de son intervention à l’Assemblée nationale, le 7 décembre 2009.
Tel quel
« Le cadre statutaire de la Martinique n’est plus adapté aux exigences actuelles. Il agit à la manière d’un carcan tant il scelle et bride l’initiative. Devant cette situation de plus en plus ingérable, les élus martiniquais, réunis en congrès, ont proposé cette évolution en vue d’une gestion plus autonome d’un pan des affaires du pays. […]
Je rappellerai pour mémoire qu’en décembre 2003, une consultation populaire a eu lieu, la première du genre […].
Il a manqué au “oui” 1 030 voix, soit moins de 1 % des suffrages exprimés. À nouveau, l’électeur sera consulté le 10 janvier 2010 et au besoin dans la quinzaine qui suit. Quoi de plus démocratique. Et la question posée est sans équivoque. […]
Il me semble que l’article 74 permet sans dommage l’évolution sollicitée. Il ouvre toute une panoplie de perspectives et offre ainsi des possibilités qui n’existaient pas auparavant. […]
Nos documents de travail formulentils une demande de référendum d’autodétermination ? Je réponds non. Car la question n’est pas relative à l’indépendance mais bien à l’autonomie. […]
Hélas, nous faisons partie des bons derniers de la terre à ne pas avoir encore obtenu cette autonomie. Notre incompétence serait-elle à ce point congénitale, nous qui regorgeons par ailleurs de tant de gens qualifi és ! Nos documents de travail portent-ils atteinte aux acquis sociaux […] ?
Je réponds non. Car ce sont des droits absolus. […]
Nos documents menacent-ils le principe d’égalité qui, si je ne m’abuse, est expressément repris dans le préambule de la constitution ? Est-il plausible d’attendre une nouvelle réforme de la constitution pour une autonomie réputée plus conforme aux intérêts de la Martinique ?
[…] Tout est soigneusement balisé. Il n’y a aucune panique à provoquer. Il n’y a aucune polémique stérile à entretenir. […] En conclusion, on cite à tout propos et hors de propos Aimé Césaire en tronquant parfois ses écrits. C’est bien lui qui a dit, dans la Tragédie du roi Christophe : « Un pas, un autre pas et tenir gagné chaque pas, c’est d’une remontée jamais vue que je vous parle et gare à celui dont le pied fl anche. » Que de pas non tenus ! Que de pas non gagnés ! Que de pieds qui ont fl anché ! En somme, quelle tragédie !
Et Frantz Fanon d’ajouter que « chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Que de missions non remplies ! Que de missions trahies ! Il est temps d’être au diapason de ces deux éclats de conscience qui parmi tant d’autres Martiniquais font honneur à leur pays, à la France, et également au monde entier. »
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