La justice réagit. Une enquête préliminaire a été ouverte hier mercredi par le parquet de Paris, après les accusations de pédophilie lancées par Luc Ferry contre un ancien ministre non identifié, afin que le philosophe précise ses déclarations, a annoncé le parquet. Ce jeudi matin en marge d'un déplacement à Strasbourg, le garde des Sceaux s'est défendu d'être à l'initiative de cette procédure. «Je ne suis pas du tout à l'origine de cette enquête préliminaire, a affirmé Michel Mercier. Le procureur de Paris a décidé d'ouvrir une enquête après les déclarations qui ont été faites. Il applique le droit, il est libre dans son action je n'ai pas d'autres commentaires à faire. Une enquête est ouverte par le procureur, le ministre de la Justice se tait», a-t-il ajouté.
L'enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne, qui devra procéder à l'audition de l'ancien ministre de l'Education nationale. Aucune indication n'a été donnée sur la date d'une telle audition. «Il était temps qu'une enquête soit ouverte» a commenté Bernard Tapie sur BFM TV.
Henri Guaino, le conseiller spécial du chef de l'Etat, a dénoncé un climat «détestable», redoutant «un grand déballage» qui finisse «par sombrer dans l'ordre moral». «Il y a un vraie demande de morale et elle sera au coeur de tous les débats politiques, c'est absolument normal, c'est même très sain. (...) Mais s'il n'y a plus d'intimité, plus de vie privée, plus rien, et que tout le monde est à la merci de dénonciation, de calomnies, de racontars, le remède va devenir pire que le mal», a-t-il précisé Henri Guaino, ajoutant que Luc Ferry n'avait pas voulu, à son avis, dénoncer quiconque.
Luc Ferry dénonce «le bal des faux-culs»
Luc Ferry s'est, lui, enfin expliqué sur ses propos qui agitent le monde politique depuis lundi. Lors de l'émission «Ferry-Julliard» sur LCI, mercredi, l'ancien ministre de l'Education a réglé ses comptes, alors que la droite, depuis le début de l'affaire, le presse de préciser ses accusations. «Là où c'est scandaleux, où c'est le bal des faux-culs, c'est quand j'entends des collègues ministres, à commencer par Alain Juppé, qui disent Luc Ferry, s'il sait des choses, doit saisir la justice au lieu de bavasser dans la presse. (...) J'aurais attendu de sa part un peu plus d'élégance et plus d'intelligence. Car ce que je disais justement, c'est qu'un certain nombre de choses nous sont racontées mais qu'on ne peut pas dire parce qu'on n'a pas de preuves. J'en ai parlé parce qu'un journal (le Figaro Magazine, ndlr) en avait parlé avant moi.»
Interrogé sur les propos de Rachida Dati, qui évoquait la possibilité d'une non-dénonciation de crime, le philosophe a été encore plus cinglant. «Elle ne connaît pas le droit. On ne peut être accusé de non dénonciation de crime que lorsque l'on a été témoin. Je n'ai aucune preuve. Sinon, j'aurais saisi la justice.»
VIDEO. Luc Ferry se défend et dénonce «le bal des faux-culs»
Une histoire antérieure aux années 2000
Refusant de confirmer les éventuelles confidences d'un ancien premier ministre, Luc Ferry a assuré que cette histoire concernait de toute façon une époque bien antérieure aux années 2000, que jamais il ne «lâcherait» un nom et qu'il ne sait pas ce que «les plus hautes autorités de l'Etat » savaient précisément. «Nous naviguons sans cesse entre deux reproches : d'un côté l'omerta, la loi du silence, parce qu'on n'a pas de preuve, et de l'autre côté, la délation et la diffamation.»
Luc Ferry se dit, tout cas, «ravi d'avoir lancé un pavé dans la mare. Ces ministres se prétendent choqués alors que des centaines de personnes connaissent la même chose que les journalistes du Figaro.» Une association marocaine «Touche pas à mon enfant» a annoncé avoir dénoncé une plainte contre X à Paris et Marrakech «pour savoir qui est ce ministre, et qu'une enquête soit ouverte afin de savoir les circonstances de cette soirée où des enfants ont été victimes». Une autre association «Touche pas à mes enfants» a fait de même un peu plus tard ce mercredi.
Visé par la rumeur, Jack Lang évoque une plainte en diffamation
Contacté par Lexpress.fr à propos des rumeurs le visant, Jack Lang, actuellement en déplacement à l'étranger, a précisé qu'il «allait étudier avec son avocat la possibilité de porter plainte en cas de diffamation» et assure : «J'en ai souffert par le passé mais aujourd'hui je suis totalement serein.»
De son côté, Dominique Cantien, productrice de télévision et ancienne compagne de Philippe Douste-Blazy, a pris la parole sur sa page Facebook. «A la suite des déclarations de Luc Ferry, j'ai vu que certains d'entre vous, journalistes ou pas, faisaient un amalgame avec ce qui fut uniquement une dispute de couple à la Mamounia avec mon ancien compagnon, Philippe Douste-Blazy. Ceci est d'autant plus ridicule que cet épisode s'est déroulé dans la soirée du 31 décembre 2005 et le 1er janvier 2006... Luc Ferry soulignant qu'il était au courant de cette affaire pendant qu'il était ministre, c'est-à-dire entre 2002 et 2004 ! Je tenais à écrire et préciser ceci afin de faire cesser cet amalgame purement odieux.»
LeParisien.fr
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