Carlos Latuff |
Après l’accord de trêve conclu hier, Israël a cyniquement bombardé jusqu’à la dernière minute, faisant encore des morts et des blessés jusqu’à 18 H 59 GMT (20 H 59 à l’heure de Gaza). Les manifestations doivent continuer partout pour dénoncer la responsabilité de nos gouvernants dans ce massacre, la poursuite de l’enfermement des Palestiniens, de l’occupation, de la colonisation, des confiscations de terres et des atrocités qui sont commises par Israël avec leur bénédiction.
Les forces sionistes se sont livrées pendant 8 jours à leur exercice favori : bombarder à coups de milliers de bombes une population sans défense et sans aucune échappatoire. Avec des accents de victoire que tout esprit humain moyennement équilibré aurait trouvé abjects. Quelle performance pour des F-16 que d’envoyer des missiles, comme à l’entraînement, sur des immeubles habités par des civils, ou abritant des administrations ou des médias ! et sans aucun risque, tant la disproportion est incommensurable.
Et tout ça pour rien. POUR RIEN !
Juste pour s’enivrer de leur propre puissance, pour donner une leçon à ces pouilleux, pour calmer la démangeaison d’appuyer sur la gâchette. Car les sionistes ont une obsession, et ils la clament ouvertement, impudemment. Ils veulent ramener chaque pays attaqué à l’âge de pierre. Rien que ces déclarations, lancées par les plus hautes autorités, ramèneraient le sionisme à ce qu’il est, à ce qu’il a toujours été : une idéologie de destruction paranoïaque.
Pour être honnête, le ministre de l’intérieur sioniste, le mystico-messianique du parti Shas, voulait « seulement » ramener Gaza au Moyen-Age.
Rappelez-vous 1948 ! Quel occupant dans l’histoire s’est livré, après la conquête, à une destruction systématique de l’infrastructure du pays conquis : villages, fermes, vergers, magasins, ateliers, pressoirs, puits, cimetières, églises, mosquées. Quelle frénésie meurtrière avait saisi les sionistes au point de raser les lieux de prière et les sépultures de millions d’habitants qui y reposaient avant eux ? Quelle légitimité pourraient-ils revendiquer après ces orgies de violences et de destructions ?
J’ai dit plus haut que c’était une opération pour RIEN. Si les sionistes se donnaient la peine de parcourir l’Histoire, ils sauraient que la puissance militaire ne vient jamais à bout d’un peuple qui lutte pour sa liberté. Ne serait-ce que leur histoire récente. Il y a 3-4 ans, ils avaient lancé, après tant d’autres, une opération bien plus meurtrière, avec une invasion terrestre, pour « éradiquer le terrorisme ». Et qu’ont-ils obtenu ? Gaza résiste encore et toujours et fait la nique aux geôliers qui l’encerclent.
Le régime sioniste s’enfonce dans la barbarie avec une constance digne des empires, trop imbus d’eux-mêmes et de leur puissance, pour ne serait-ce que s’interroger, ou entendre les voix, en Israël et dans le monde, qui le pousseraient à la raison. Il faut dire aussi que l’Europe macère dans sa culpabilité et son impuissance, et se rend complice du Frankenstein atomique irresponsable qu’elle a laissé se développer et qui risque de se retourner contre elle un jour. Et que dire des médias français, même de « gôche », tels Libération et Arte, qui s’efforcent désespérément de mettre les 2 parties sur le même plan ? La 5e puissance nucléaire mondiale contre un petit mouvement de résistance.
Ainsi les sionistes se croient invincibles, et promis à un avenir millénaire de domination unilatérale. Comme certains régimes fascistes, ils se croient investis pour 1000 ans de leur mission dominatrice, avec une capitale éternelle et indivisible. Mais ils ne font que se rapprocher un peu plus d’une fin inscrite dans l’Histoire. Un révolutionnaire de 1789 disait : « On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’asseoir dessus ».
Mais allez expliquer cela à des centurions ivres de puissance !
Le sionisme a fini par montrer sa vraie nature, qui nous a été cachée pendant des décennies grâce à une des plus perfides manipulations médiatiques. C’est tout simplement une entreprise coloniale, qui suivra la logique de toute entreprise coloniale, à savoir s’enfoncer dans l’apartheid et l’oppression. Et puis il connaîtra la fin de toute entreprise coloniale. Avec seulement le suspense dont l’Histoire détient les clés, quant aux modalités.
Avec les regrets que les leçons de l’Histoire ne sont jamais tirées. Et un gâchis humain que les générations futures mettront des décennies, ou peut-être des siècles, à réparer."
Jacob Cohen. 21 novembre 2012.
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