Un dictateur fou, dirigeant d'un Etat voyou, veut lancer ses bombes nucléaires, sur la Corée du Sud, le Japon et même, sur les Etats-Unis, tous des pays démocratiques, épris de liberté et n'ayant d'autres soucis que de servir les grandes causes de l'humanité... Bref, la perfide histoire de l'agneau féroce et méchant qui veut dévorer le gentil loup et dont les cercles mondiaux de l'agression font usage, chaque fois que les Etats-Unis et leurs alliés décident de mettre en application l'un de leurs projets hégémoniques.
L'actuelle escalade des tensions, dans et autour la péninsule coréenne, est la résultante d'un ensemble de conflits, dont les origines remontent à l'effondrement de l'empire coréen et à la défaite, en 1905, de la Russie tsariste, suite à laquelle la Corée est tombée, sous la domination japonaise, qui a duré, jusqu'à la défaite du Japon, devant les armées américaines, en 1945.
A partir de cette date, la Corée, peut-être plus que les autres pays asiatiques occupés, auparavant, par les Japonais, devait faire l'objet des convoitises des deux puissances «libératrices», qui ont remporté la victoire, dans cette région du monde, à savoir, les Etats-Unis et l'ex-Union soviétique.
Malgré le climat alors favorable aux idées socialistes, dans l'ensemble de la rue coréenne, les soviétiques, qui donnaient plus d'importance à la consolidation de leurs positions, dans les pays qu'ils ont libérés de l'occupation nazie, en Europe centrale et de l'Est, se sont contentés d'occuper, militairement, la partie de la péninsule, située au Nord du 38e parallèle, laissant, ainsi, la partie Sud aux Américains.
Ces derniers -qui avaient largué leurs bombes atomiques sur le Japon, non pour l'obliger à se soumettre, parce qu'il était déjà vaincu, militairement et économiquement, mais pour effrayer les autres pays de la région et les obliger à capituler sans résistance- entendaient étendre leur domination sur la totalité de la péninsule coréenne. Ils projetaient, ainsi, d'établir une tête de pont, sur le continent asiatique, censée leur donner des avantages stratégiques, dans les confrontations à venir avec les Soviétiques, mais aussi avec la Chine, qui était, au bout de la Longue marche dirigée par Mao Tsé-Toung, sur le point de passer au communisme.
Entre 1945 et 1950, la Corée du Nord construisait, sans problèmes, son régime communiste, en profitant de l'aide soviétique et du climat révolutionnaire, en Chine. En Corée du Sud, les Américains qui, en Europe, ont intégré les anciens Nazis, ont fait de même, en récupérant les anciens collaborateurs avec l'occupation japonaise et en leur confiant les postes clés, dans toutes les administrations de l'Etat. De plus, ils ont refusé de reconnaître les organisations politiques et ouvrières fondées par les Coréens, ce qui a causé plusieurs insurrections populaires et ouvrières.
Moyen privilégié, pour changer le cours de l'histoire, la guerre de 1951-1953, qui a fait 2 millions de morts, parmi les civils, a été provoquée et conduite, par les Américains, sous la bannière des Nation Unies, avec la participation de plusieurs armées occidentales, dans le but de renverser le régime en place, au Nord et, du même coup, contenir la progression du communisme, en Asie, surtout, après la victoire des Communistes chinois, en 1949. Peine restée inutile, malgré le déluge de bombes traditionnelles et au napalm larguées, par les bombardiers stratégiques américains, sur les villes du Nord, et même si les faucons politiques et militaires américains menaçaient de lancer des attaques chimiques, bactériologiques et nucléaires. La division de la péninsule a été consacrée et, faute d'un traité de paix, l'accord, sur un cessez-le feu, entre les belligérants est toujours en vigueur.
Des dizaines de heurts limités ont eu lieu entre les deux Corées, depuis le cessez-le-feu. Pourtant, un dialogue fut amorcé, à partir de 1972, et les dirigeants des deux pays se sont rencontrés, à plusieurs reprises, dans le but de promouvoir la paix et la prospérité économique, dans la péninsule, et certaines formes de coopérations ont fait leur apparition, dont l'installation, en l'an 2000, par la Corée du Sud, d'un grand central industriel, en Corée du Nord.
Dans le cadre des négociations à Six, entamées, en 2003, Pyongyang a accepté de démanteler ses installations nucléaires et a même détruit l'une de ces installations.
Mais ce qui est certain est que les Etats-Unis n'ont point renoncé à leur projet hégémonique et entendent toujours renverser le régime nord-coréen, qui est, pratiquement, le seul qui a résisté à l'effondrement du communisme. Ils n'ont rien fait, pour dissiper les inquiétudes de Pyongyang. Au contraire, ils insistent à vouloir voir la Corée du Nord renoncer à la totalité de son programme nucléaire et stopper ses essais nucléaires et ses tirs de missiles balistiques.
La Corée du Nord, soumise depuis plus de soixante ans à d'énormes sanctions économiques, à des pressions politiques et à des intimidations militaires, devrait-elle, pour autant, s'incliner devant les diktats américains, pour ne plus être traitées d'Etat-voyou et rejoindre, ainsi, la foule d'Etats qui, partout, dans le monde, sont dorlotés, par l'oncle Sam, en récompense aux crimes qu'ils commettent, à l'égard de leurs propres peuples ?
Source : moqawama
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