lundi 20 janvier 2014

OPPOSITIONS A NE PAS CONFONDRE...!


Une de nos difficultés d’aujourd’hui réside dans la confusion courante que font encore de nombreux citoyens de ce pays, entre deux formes d’opposition, confusion qui a pour effet de brouiller totalement le débat social.

Il y a tout d’abord l’opposition à un gouvernement et à la politique que celui-ci mène, qui est ce que nous entendons le plus spontanément comme étant une opposition, et telle que celle-ci se trouve nominalement représentée par l’opposition parlementaire, par les partis dits d’oppositions, et occasionnellement par des syndicats, de salariés ou patronaux, des groupes de pression, et même par certaines institutions telles que les financières ou les religieuses.

Partant de là, certaines personnalités peuvent alors être décrites comme étant des “opposants” à la politique menée par un gouvernement.

Cependant, malgré leur opposition parfois violente, ce gouvernement et ces opposants n’en font pas moins partie d’un seul même système, que nous convenons habituellement de dire démocratique, c’est-à-dire celui où l’exercice du pouvoir par les représentants élus par une majorité du peuple, se trouve contrôlé par une opposition susceptible de lui faire échec, et dans lequel chacun de ces acteurs trouve sa place...

Mais il existe une autre forme plus critique d’opposition, celle qui se trouve dirigée précisément contre ce système lui-même dans sa globalité. Elle procède d’une remise en question de l’exercice même du pouvoir quel qu’en soit son acteur, après en avoir vérifié tout d’abord sa véritable nécessité sociale, ensuite sa légitimité, que celle-ci soit établie selon une volonté clairement exprimée du peuple, ou selon une autorité de compétence professionnelle, ou encore selon une autorité morale, et après en avoir vérifié surtout la “régularité” de son exercice, même s’il a été légitimement établi.

Il est alors possible de constater après examen, selon la stricte objectivité des choses telle que la terrible régression sociale et économique, mais également morale et idéologique, qui signifie en fait la régression de toute une civilisation, que les éléments du système serait-ils mêmes légitimes et au fonctionnement régulier, ce qui n’est déjà pas établi, de toute les façons sa faillite historique quant à sa vocation nominale de permettre le bien-être, selon la poursuite d’un mieux-être que nous nommons le “progrès”, est totale.

Dans de telles circonstances, se révèlent alors des opposants à tout le système, issus logiquement hors des circuits habituels de l’exercice du pouvoir que sont les partis politiques, la haute administration, la finance, les médias et les syndicats, et qui proposent avant même que par un vaste débat national, le peuple dans sa concertation ne soit parvenu à définir les caractères d’un nouveau système social, de déjà mettre à bas le système défaillant, dont la persistance empêche la mise en route du processus rénovateur.

Cette remise en cause globale du système, emporte alors la contestation non seulement du pouvoir politique, mais également des pouvoirs, économique, financier, médiatique, judiciaire, religieux et autres, de sorte que tout opposant au système ne peut manquer de faire l’union sacrée contre lui, de tous les tenants du système défaillant qui pour la circonstance, oublient tout ce qui les opposait jusque là pour pouvoir demeurer accrochés à leurs privilèges de pouvoir, et d’avantages liés à l’exercice de celui-ci.

Il n’échappe à personne qu’il n’existe actuellement parmi les différentes personnalités qui animent le débat public, qu’un seul véritable opposant anti-système, issus des planches d’un théâtre où il faisait rire ses compatriotes de la comédie du pouvoir avec tous ses mensonges, les autres opposants n’étant que des opposants au gouvernement, qui ne cherchent qu’à se mettre à sa place...

Il n’échappe non plus à personne, qu’il fait l’unanimité contre lui, de tous ceux qui arborent encore une couleur politique quelconque, en espérant voir leur champion parvenir enfin au pouvoir, et qui ne veulent donc pas entendre de remise en cause globale de celui-ci. Mais il bénéficie du soutien de tous les autres citoyens qui eux, ont déjà bien compris que c’est justement avec toute cette classe politico-médiatique, tous ces partis et lobbys financiers, avec leur propagande mensongère, et toutes ces autres institutions défaillantes du système, dont il faut une bonne fois en finir...


Paris, le 20 janvier 2014
Richard Pulvar

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