mardi 21 janvier 2014

PERSONNE NE S’Y ATTENDAIT SI TÔT, MAIS LES ETATS UNIS D’AMERIQUE, N’ONT PLUS LA SUPRÉMATIE...


L’événement est passé presque totalement inaperçu ici, parce que le peuple de France était l’objet d’un grave questionnement existentiel quant à la signification fondamentale de la quenelle, et quant à l’effet du libertinage présidentiel sur l’inflexion de la courbe du chômage.

Ce sont curieusement les gens du Pentagone qui ont les premiers annoncé que la Chine venait de procéder avec succès, à l’expérimentation d’un missile “hypersonique”, appellation donnée à des engins capables d’évoluer à des vitesses comprises entre mach 5 et mach 10, soit 5 à dix fois la vitesse du son. L’agence de presse chinoise s’est bien sûr dépêchée de préciser, puisque ces essais se trouvaient révélés, qu’ils ne visaient et donc ne menaçaient personne, et qu’il ne s’agissait en cela que de procéder à l’acquisition de technologies avancées.

Cependant ces propos ne sont pas parvenus à rassurer les officiels américains qui, n’en ayant rien révélé, ont certainement été tenus informés par leurs services sur les conclusions de l’essai et les performances de l’engin chinois. Et c’est ainsi que trois membres du congrès américain participant au “Republican House Armed Service Commitee”, ont discrètement fait part de leur très profonde inquiétude, quant à la perte de la suprématie technologique absolue des Etats Unis dans ce domaine, et ce, à l’heure même ou des restrictions budgétaire terribles, ne leur permettront par de mener efficacement la course contre les nouveaux rivaux chinois...

Pour comprendre la terreur que cette affaire peut constituer pour des responsables de la défense américains et d’ailleurs pas seulement pour ceux-là, il faut savoir qu’aujourd’hui et pour certainement longtemps encore, il n’existe absolument aucune protection possible contre de tels engins évoluant à de telles vitesses, capables d’atteindre n’importe quel point de la planète en moins d’une heure, et que finalement, tous les systèmes de défense anti-missiles ont par le fait de cette expérience réussie, été rendus immédiatement et totalement obsolètes...

D’autre part les Chinois ont développé parallèlement à cet engin intercontinental, un autre missile hypersonique dénommé précisément le “tueur de porte-avion”, qu’aucun des dispositifs de protection habituels de ces bâtiments ne peut arrêter. Ils ont ainsi réduit d’une façon ahurissante et d’un seul coup d’un seul, à l’état d’un gros tas de ferraille totalement inutile, toute la superpuissance aéronavale des Etats Unis qui en avait fait depuis la seconde guerre mondiale, une véritable et intimidante “thalassocratie”, maitresse absolue des mers.

Or, ironie de l’histoire, le piège qui vient de se refermer sur les Etats Unis et dont on ne voit vraiment pas comment ils pourront facilement s’en défaire, est exactement de même nature que celui avec lequel ils se sont employés à défaire l’Union Soviétique.

En effet, ces systèmes de défense anti-missile, qui sont les seuls à pouvoir donner de la crédibilité à une politique sinon de suprématie militaire, mais pour le moins de mise à l’abri d’un chantage nucléaire, sont tout d’abord d’une extrême complexité, mais surtout d’un coût qui serait insupportable, s’ils devaient être régulièrement reconstruits. Or, c’est précisément la refonte totale d’un tel système de défense qu’infligeât à l’URSS de Youri Andropov, dont le système social et économique, étouffé par les années de dirigisme de l’ère de Léonid Brejnev, et la désastreuse guerre d’Afghanistan, était déjà à bout de souffle, le président des Etats Unis d’Amérique, Ronald Reagan.

Car, le système défensif de l’URSS, dont il est facile d’imaginer quel devait en être la complexité, compte tenu de la grande étendue du territoire à “sacraliser”, était conçu pour l’essentiel, pour contrer une attaque opérée depuis les mers par des sous-marins américains. Ainsi, lorsque sous le prétexte de répondre à l’installation par les Soviétiques des missiles à moyenne portée SS 20, les Américains décident d’installer des missiles Pershing en Europe de l'ouest, à quelques minutes seulement de pouvoir atteindre Moscou, c’est tout le système, stratégie et matériels qui aura du être totalement revu. Ceci, allié à la suppression par les Etats Unis de leurs livraisons de céréales à destination de l’URSS, ceci, sous le prétexte de guerre d’Afghanistan, mais au moment même où leurs satellites d’observation avaient prévu une très mauvaise récolte dans ce pays pour cause de sécheresse, fera que l’URSS ne s’en remettra pas, le mur de Berlin tombera, et Mikhaïl Gorbatchev se trouvera emporté par le courant de réformes qu’il aura lui-même initié...

Certains maladroits, et bien sûr beaucoup de gens de cette classe politique française inconsistante furent de ceux-là, ont alors supposé que la suprématie américaine s’établirait d’une façon quasi définitive sur toute notre planète, mais ils n’avaient encore rien vu...

Plusieurs nations, les Etats Unis, la Russie, la Chine, et même l’Inde, avaient déjà bien développé des missiles hypersoniques, mais il s’agissait d’engins dont les trajectoires se trouvaient strictement régies par le lois de la “balistique” selon lesquelles les changements de trajectoire sont des opérations extrêmement difficiles, qui ne peuvent consister qu’en des ajustements afin de bien atteindre une cible initiale, mais certainement pas de manœuvrer l’engin à la demande, de changer de cible, ou de pourchasser une cible mobile. Ce sont précisément ces contraintes balistiques qui rendent si problématique l’interception d’engins, car ces opérations nécessitent une très grande manœuvrabilité des engins intercepteurs ...

En fait, de la même façon que les missiles dit “de croisière”, devenus célèbres depuis la guerre du golf, ces nouveaux “planeurs hypersoniques” n’opèrent pas un vol “balistique”, tel que le vol d’un obus ou d’un cailloux qu’on envoie en l’air, mais un vol “aérodynamique”, c’est-à-dire en s’appuyant sur l’air comme les avions, dont ils ont par le fait la même grande manœuvrabilité, mais ceci, à des vitesses hypersoniques qui rendent leur conception et leur réalisation particulièrement délicates.

C’est ainsi que c’est au prix énorme de 300 milliards de dollars répartis sur neuf ans, que les américains sont parvenu à se doter d’un engin devant signifier leur suprématie, afin de leur politique traditionnelle, dès lors qu’ils ne se trouveraient pas eux-mêmes sous la menace d’un engin similaire. Et cette mise au point nous le savons fut laborieuse, car lors d’un essai à l’été 2011, d’un engin prévu pour atteindre la vitesse de mach 5,1, les Américains ont tout simplement totalement perdu le contrôle de cet engin, qui est allé s’abimer dans l’océan.

Les Chinois quant à eux ont mis en service en 2012, une impressionnante soufflerie capable de produire un flux d’air équivalent à mach 9, ce qui a été bien sûr l’occasion des spéculations les plus folles, mais totalement invérifiables, quant à des performances nettement supérieures à celle de l’américain, de l’engin chinois alors en gestation.

En fait, nous n’en savons rien, mais compte tenu de la très grande puissance financière dont il disposent, face aux restrictions budgétaires américaines, les Chinois ont probablement bénéficié davantage de moyens de laboratoire pour mettre leur engin au point, et l’affolement des officiels américains qui eux sont au courant des performances de cet engin, laisse penser qu’il doit être de performances équivalentes, sinon supérieures à celles de l’engin américain...

Ce que la performance chinoise signifie, c’est que désormais, les Américains sont totalement vulnérables tant sur terre que sur mer, et que cela en est fini de leur suprématie. Ils sont donc condamnés, soit à tout mettre en œuvre pour reprendre un avantage définitif, ce qui ne pourra se faire qu’à un prix exorbitant et insoutenable, soit à renoncer définitivement à ce qui fut leur politique de suprématie depuis plus de soixante dix ans...!

Ce qu’il nous faut bien comprendre à cet instant, c’est que tout en prétendant ne pas avoir voulu le faire, le violent coup de poing que le Chinois viennent de placer dans le ventre américain, n’est pas proprement militaire. Car un affrontement guerrier entre ces deux nations dont les économies sont si interdépendantes et dont les intérêts son croisés, et qui mettrait en œuvre de tels engins de destruction est absolument inimaginable, d’autant qu’aucune d’elles ne pourrait en tirer le moindre avantage, et parce que sur le plan de la stricte puissance militaire, les Américains demeurent encore nettement supérieurs...

Non, il s’agit d’un coup économique et politique terrifiant, car c’est clairement contre le coffre-fort américain déjà si dégarni, que les Chinois viennent de porter l’attaque, tout comme ces Américains l’avaient fait contre les Soviétiques, et tout ceci revient pour les Chinois à dire aux américains :

“ Maintenant si vous voulez parer le coup pour vous mettre à l’abri et nous suivre, tant sur le plan des missiles hypersoniques que sur celui des défenses anti-missiles et des défenses de porte-avions, vous allez devoir totalement vous ruiner. Or, vos caisses sont déjà vides, nous sommes devenus les banquiers du monde, les seuls auprès desquels vous pourrez encore vous endetter, c’est donc nous qui déciderons. Et si vous ne le faites pas, vous ne pourrez pas mener la politique que vous avez mené jusqu’aujourd’hui, car vos dispositifs étant totalement dépassés, vous resterez sous notre menace, votre prise de risque sera insupportable et réduira votre marge de manœuvre selon nos dispositifs, et donc là encore, nous déciderons...”

Les Etats Unis, copieusement endettés par rapport à la Chine, et en attendant que par le système bancaire et leurs hommes mis en place à la tête des nations et des institutions européennes, ils soient parvenus à contraindre les esclaves Européens à s’épuiser pour eux, n’ont pas d’autonomie financière par rapport à la Chine, c’était leur talon d’Achille, et c’est dans celui-ci que les Chinois viennent de lancer la flèche empoisonnée...

C’est ainsi que sans un bruit, sans qu’il eut été nécessaire de tirer pour cela un seul coup de fusil, et dans une indifférence quasi générale sauf bien sûr pour les principaux concernés, la suprématie sur notre bonne vielle Terre, vient de passer des Etats Unis d’Amérique à la République Populaire de Chine, car la politique des Etats Unis, qu’elle soit économique ou militaire, se trouve totalement conditionnée, pour ne pas dire subordonnée, par des décisions de la Chine...

Paris, le 21 janvier 2014
Richard Pulvar

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