Il se nomme Vilfredo Pareto, il fut tout à la fois un ingénieur, un sociologue, et un économiste, italien...
Ses parents ayant momentanément fuit l'Italie pour des raisons politiques, il naitra à Paris en 1848, et y fera ses études, avant de s'en aller vers l'Italie de ses ancêtres...
C'est en compulsant des données fiscales de l'Europe entière qu'il établit tout d'abord que 20% des gens possédaient 80% des richesses... Puis, en approfondissant dans le domaine commercial, il établit que 20% des clients faisaient 80% du chiffre d'affaire d'un magasin, que 20% des produits représentaient 80% de la marge, que 20% des fournisseurs représentaient 80% des achats, mais également que 20% des produits étaient les objets de 80% des rebuts...
Il eut alors l'idée de vérifier cette constante pour d'autres domaines que celui des questions économiques et il constata entre autres, que sur les lieux du travail, 20% des personnels étaient les victimes de 80% des accidents, et bien d'autres constats de ce genre où apparaissait la constante du rapport 80/20...
Bien qu'aucune théorie ne permette d'expliquer à ce jour ce fait surprenant, ses successeurs en approfondissant encore ces recherches, ont généralisé ce constat en un "principe", puisque sa raison n'est pas démontrable, dit "de Pareto", ou du 80/20 et qui s'énonce de la façon suivante :
" 20% des causes, produisent 80% des effets "
En reprenant ce principe, des économistes américains ont établi qu'effectivement, 20% seulement de notre activité, servait à produire 80% des biens et des services que nous consommons...!
C'est dire toute la fragilité de ces 80% de nos activités, qui ne servent à produire que 20% de ce que nous consommons...!
Observons à ce sujet que 2% seulement de la population française, les agriculteurs, suffisent à nourrir tout le pays, et on ne voit pas comment les 98% restants, pourraient avoir des activités aussi nécessaires et fondamentales que celle-là...
Il apparait ainsi que les politiques d'austérité qui sont menées dans le but de lutter contre le chômage, ont pour conséquence de provoquer une diminution de notre consommation, non pas concernant l'essentiel qui demeurera assuré par 20% seulement de notre activité, mais concernant le "futile", qui représente 80% de cette activité en y faisant des ravages...
Ainsi, la baisse de la consommation de nos concitoyens, corrélative à une baisse de leur pouvoir d'achat suite à un plan d'austérité, ne peut-elle manquer d'avoir des conséquences catastrophiques sur le marché de l'emploi, alors que c'est justement le contraire que certains espèrent obtenir avec ces politiques d'austérité qui, depuis quarante ans, n'ont pas fait une seule fois la preuve de leur positivité définitive, et n'ont servi qu'à sauver momentanément quelques apparences ...
En fait, ces politiques ne valent que pour des nations qui ne sont pas encore à la même "époque" de leur développement économique que nous, et pour lesquels la production de biens essentiels, suffit à soutenir leur économie et assurer des emplois...
A cette politique d'austérité, il faut tout simplement revenir à des notions simples en admettant qu'en aucune façon, on ne peut faire un pays riche avec des pauvres, et en les appauvrissant toujours plus, et il importe de constater que tout au contraire, c'est bien parce que dans les pays dits émergents, tels que la Chine, les salaires ne cessent de croitre, que leurs économies progressent...
De la même façon et pour les mêmes raisons, les gains de productivité auxquels il est nécessaire de procéder pour pouvoir faire face à la concurrence internationale, ne peuvent que produire le renvoi de hordes de gens, hors du marché de l'emploi...
Tout cette histoire signifie simplement que les gains de productivité auront été tels en ces dernières décennies, en permettant ainsi d'assurer l'essentiel avec peu d'activité, nous n'aurons jamais ni l'argent, ni les besoins, ni même le temps de consommer tout le futile qu'il serait nécessaire que nous consommions, pour pouvoir maintenir le plein emploi dans les 80% de l'activité qui y sont consacrés...
C'est donc l'impasse totale quant à la volonté de faire diminuer le nombre des chômeurs, quoique pourront prétendre avec leurs fumeuses dispositions, les brêles qui nous dirigent et dont leur défausse face à leur impéritie, est de culpabiliser les citoyens en leur reprochant de ne pas avoir suffisamment recherché les emplois qui n'existent pas...
En fait, dès lors que l'essentiel se trouve assuré par 20% seulement de notre activité, il faudrait selon une politique du mieux être, soustraire une grande partie des 80% qui restent, du champs concurrentiel du marché qui tend à provoquer leur ruine, pour que ces activités puisse être conservées et dans ce sens, le bénévolat, avec des gens dont les besoins essentiels seraient assurés, serait une piste à explorer...
En tout état de cause, il faudra être particulièrement inventif, pour trouver une solution au problème posé, et procéder fatalement à une remise en cause totale, de notre actuelle structure sociale, et ce n'est pas avec un branquignole à scooter que nous allons opérer cette formidable avancée...
Richard Pulvar
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