Nous commettrons toujours les mêmes erreurs, et nous retrouverons toujours dans les mêmes difficultés, tant que nous ne tiendrons pas compte du fait qu’il n’existe pas de résolution “linéaire” du temps, et qu’il n’existe que des résolutions “périodiques” de celui-ci.
Il existe ainsi, par le seul fait de leur inévitable “inscription dans le temps”, qui fait d’elles des “réalités”, une périodicité obligée de certains caractères de l’évolution des choses. Ceci signifie qu’il se produira fatalement tôt ou tard, un “retournement” de la logique opérationnelle de tout exercice, autrement dit une “perversion” de son principe, si cet exercice se trouve prolongé au-delà d’une limite qui constitue pour nous, celle de sa “décence”.
Or, c’est à nous autres les “humains”, qu’il appartient de fixer, à notre convenance, quelles doivent être ces limites. Ceci, selon cet “arbitraire affectif” particulier qui est le nôtre, qui est ce qui nous différencie principalement de l’animal, qui nous fonde en tant qu’humains, et qui nous détermine à nous établir selon un “ordre préférentiel des choses”, que la seule objectivité de celles-ci ne justifie pas, et qui fait naitre en nous la notion de “scrupule”.
Il est clair que le désir d’un ordre préférentiel des choses, tout comme les scrupules liés à la nécessité de réalisation de celui-ci, ne sont pas des considérations de l’animal.
Deux mensonges doivent donc être dénoncés ici :
Tout d’abord cette idée constamment colportée par tous ces prétendus “spécialistes”, donneurs de leçon patentés, qui depuis les plateaux de télévision, s’en viennent faire la morale au peuple. Ils s’emploient alors à le culpabiliser, pour qu’il accepte de se soumettre à leurs injonctions, qu’ils prétendent n’être justifiées, que par la seule nécessité objective des choses. Car, s’il faut bien sûr en tenir compte, pour autant, la stricte objectivité des choses, ne suffit absolument pas à justifier les dispositions devant régler la vie sociale des humains. En effet, une société qui serait constituée selon deux castes, une des maitres, et une des esclaves, pourrait parfaitement satisfaire aux nécessités de la seule objectivité des choses, c’est à dire les nécessités matérielles de notre survie physique, mais certainement pas aux nécessités affectives du fait social, constamment négligées, pour ne pas dire carrément ignorées, par les responsables politiques, mais sans la satisfaction desquelles nous ne redevenons que des animaux.
C’est donc une totale imbécilité, que de prétendre imposer au peuple, un mode de développement qui s’en viendrait contrecarrer ses options affectives, et froisser ses scrupules. Ceci, en ne se préoccupant, par paresse intellectuelle, ou par intérêt de classe, que de satisfaire au plus simple, aux seules nécessités matérielles. Ceci signifie que les voies de l’efficacité productiviste, doivent être recherchées à l’intérieur du cadre des exigences affectives de “bien être”, formulées par le peuple, et certainement pas contre celles-ci, et il n’y a que les fumistes et les charlatans, pour proclamer par avance, qu’elles sont introuvables en cet endroit.
La deuxième sottise colportée par bien des dirigeants, et dont il nous faut nous libérer, c’est l’idée selon laquelle un exercice reconnu favorable dans certaines circonstances, pourrait dès lors être développé, sans aucune limite, ni dans son amplitude, ni dans sa durée. Car, cette idée de “libre entreprise”, qui constitue la base idéologique du “libéralisme”, et qui au départ, est très positive, car elle permet l’expression d’un maximum d’initiatives et de talents, ne peut pour autant demeurer telle, que si elle se trouve malgré tout encadrée par un règlement, qui en établit les limites “décentes”. Ceci, étant entendu que son expression sans contraintes ne peut que se traduire par la liberté d’une minorité des plus puissants, à faire tout ce qu’ils veulent, même les pires abominations, au prix de la soumission à leur entreprise, d’une majorité des citoyens. Or, c’est malheureusement dans ce travers que nous sommes tombés.
C’est en effet l’expression sans limite du libéralisme, que nous continuons d’appeler “ultra-libéralisme”, en maquant de comprendre qu’il s’agit au-delà des limites de sa décence, d’une perversion totale de l’idée libérale, et qui n’est en fait que le pire des “totalitarismes”. Ceci, parce qu’en exerçant afin de leurs intérêts, contre toutes les règlementations étatiques, différents “regroupements” de puissants, se prétendent d’une démarche libérale, en se plaçant ainsi aux yeux des moins alertés d’entre nous, à l’abri d’une accusation d’autoritarisme. Et ce, alors qu’étant parvenus à placer leurs “agents”, aux plus hautes responsabilités des nations, par la mystification médiatique des électeurs, et par l’infiltration des plus hautes instances, c’est à travers les actes de gouvernements à la légitimité incontestable, parce qu’issue des urnes, qu’ils exercent leur “dictature”. Ils sont dans cette situation quasiment inexpugnables, en dehors d’une révolution qui viendrait jeter à bas, leurs dévoués “agents démocratiques”.
Certains d’entre nous pensent en toute sincérité, pouvoir se défaire de cette “pieuvre”, en votant pour un farouche candidat se déclarant opposé à l’équipe dirigeante actuelle. Mais, ils se trompent lourdement en ne prenant pas conscience une bonne fois, que c’est bel et bien toute la procédure électorale elle-même, qui a été prise en otage par les puissants. Ceux-ci ne manqueront certainement pas de “fournir”, à destination des différentes catégories d’électeurs, autant de candidats spécifiques, distillant à chacune selon sa sensibilité, le discours qu’elle a envie d’entendre. Ceci, étant bien entendu que c’est après cette formalité démocratique, qui ne sert plus qu’à faire taire le peuple, lequel ne peut plus se dédire après avoir librement choisi, que la mise en place des véritables dispositions qui vont conduire à sa soumission, s’opère.
L’image ci-dessous, montre la mainmise totale des puissances financières sur l’Europe, laquelle s’est opérée grâce à la complicité des gens que ces Européens avaient eux-mêmes portés au pouvoir...
Quel curieux spectacle que celui de cette Europe de peuples colonisateurs, et qui se trouve à son tour totalement “colonisée”, par cette émanation supranationale d’elle même que constitue la haute finance internationale, et contre laquelle la lutte sera rude, parce que celle-ci ne se trouve, ni clairement identifiée, et encore moins localisée...!
Ce nouveau “colon” de notre temps, ne sera pas plus tendre que les anciens, avec ceux qu’après avoir “acheté”, pour le prix de quelques campagnes électorales, et seraient-ils mêmes blancs ceux là, il va maintenant soumettre à la servitude. Les Européens colonisés, et même d’une certaine façon, esclavagés, ne vont pas tarder à comprendre que la finalité de leur effort, ne sera pas de développer leur pays, ni d’améliorer leurs conditions de vie, mais bel et bien tout simplement, d’enrichir les colons financiers...
Paris, le 20 février 2012
Richard Pulvar
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