Plus de 30 morts et une centaine de blessés. Tel est le bilan provisoire de la vaste offensive menée par des combattants pro-Kadhafi sur la ville de Kofra. Après avoir parlé d’un combat tribal, le Conseil national de transition a reconnu que des soldats pro-Kadhafi aidés par des combattants étrangers ont investi la ville de Kofra. Le Niger et la faction armée du Mouvement pour la justice et l’égalité soudanais sont pointés du doigt par le CNT.
Au début, les dirigeants du CNT ont voulu minimiser les événements de Kofra, déclarant que des affrontements opposent les tribus de Zwaï et des Tobous dans le Sud désertique de la Libye. Ces informations ont fait l’objet de démentis par des Libyens originaires de Kofra, résidant en Europe. Intervenant sur les écrans de la télévision libyenne, un docteur originaire de la ville de Kofra a déclaré : «Nous avons appelé nos familles à Kofra, ils parlent d’hommes de Kadhafi qui ont attaqué la ville alors que vous êtes en train de raconter n’importe quoi.» Plusieurs Libyens ont également déclaré la même chose à la télévision, ce qui a contraint l’animateur d’interpeller en direct le chef d’état-major, lui demandant de dire la vérité aux Libyens. Si le chef d’état-major n’a pas répondu, c’est un colonel membre du CNT qui a confirmé à la presse l’offensive des soldats de Kadhafi sur la ville de Kofra. Le colonel Djamel Zaoui a indiqué que des combattants pro-Kadhafi ont attaqué la ville avec plus de 60 véhicules. Ils étaient armés et brandissaient des drapeaux verts et des portraits du colonel Kadhafi et de son fils Saâdi, a-t-il ajouté. Selon le colonel, les assaillants seraient des professionnels aidés par des combattants étrangers. Au cours de l’attaque, ils ont utilisé un armement lourd, des RPG et des canons 14, 5, a-t-il déclaré. Toujours selon le colonel Zaoui, les combattants de Kadhafi ont réussi à occuper la ville de Kofra et le CNT en a été alerté pour l’envoi des troupes pour libérer la ville. Un journal libyen a déclaré que le colonel Zaoui a accusé un certain Aïssa Abdelmadjid Ettabaoui, un pro-Kadhafi, et des troupes issues de la faction armée soudanaise, le Mouvement pour la justice et l’égalité aidé par le Niger, de tenter de comploter contre la révolution libyenne. Selon des témoignages, plusieurs armes automatiques ainsi que des lance-roquettes et des missiles sol-air ont été utilisés. Le fils de colonel Kadhafi a intervenu depuis le Niger indiquant que les Libyens préparent une révolte armée contre le Conseil de transition. Selon des sources libyennes, le fils Kadhafi s’apprête à lancer une intifadha contre le pouvoir libyen qu’il juge «illégitime». De la capitale du Niger, Niamey, Saâdi a confirmé par téléphone qu’il retournerait prochainement en Libye. Un message qu’il adresse à tous les Libyens, ceux de l’intérieur et ceux résidant à l’étranger. Or, de cet entretien téléphonique, le fils de Mouammar Kadhafi aurait également indiqué que le Niger n'exerçait aucune pression sur lui. Après avoir gardé le silence, le fils Kadhafi est sorti de sa réserve et menacé explicitement le Conseil de transition au pouvoir en Libye. Depuis son intervention sur la chaîne Al Arabia, Saâdi Kadhafi aurait été placé sous résidence surveillée au Niger et son téléphone coupé.
Moncef Rédha
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