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lundi 11 janvier 2010
La Martinique en quête de statut
Les électeurs devaient se prononcer hier sur le choix d’une autonomie encadrée régie par l’article 74 ou celui du statu quo défini par l’article 73.
Martinique, envoyé spécial. Article 73 ou article 74 ? La question était claire et nette. Et, pour cela, une dizaine de formations et de partis politiques de l’île ont mené la bataille pour ou contre l’évolution statutaire. Hier, après la chaleur des meetings et des débats, après le devoir dominical pour certains et pour d’autres la possibilité de paresser un peu au lit, l’heure de voter a poussé les Martiniquais dans les bureaux de vote. La consultation annoncée le 26 juin 2009 par Nicolas Sarkozy, après les péripéties d’une campagne bien menée, est arrivée à son terme et doit, en ce dimanche de vote du 10 janvier, dire qui du oui ou du non, de l’article 73 ou de l’article 74, remporterait la préférence des Martiniquais. Dans les discussions, le camp du « oui » à une autonomie encadrée pointe du doigt la façon dont les hommes politiques partisans du « non » à l’autonomie ont mené campagne. Le résultat de la consultation n’est pas encore connu. Mais d’ores et déjà, on sait que les escroqueries et autres malfaçons, introduites dans la campagne par le camp des « soixante-treizistes » ont fortement marqué cette consultation statutaire.
« porteurs d’espérance »
Beaucoup parmi les partisans du « oui » à l’article 74 pensent déjà que leur rêve de prendre une plus grande part dans la gestion des affaires de leur pays leur échappe au bénéfice du statu quo voulu par leurs adversaires. Mais jusqu’au dernier moment ils continuent d’y croire puisque, comme l’a indiqué Armand Nicolas, historien et ancien secrétaire du Parti communiste martiniquais (PCM), face aux distributeurs d’inquiétudes du 73, ils sont les « porteurs d’espérance ». Pour le natif de la ville du Robert, Jean-François Emmanuel, membre du PCM, « le Martiniquais non encarté dans un parti ne crie pas sur les toits pour qui il va voter. Il est même capable d’induire en erreur les sondages ». Membre de l’UMP, Chantal Maignan est montée au créneau durant la campagne pour pourfendre les indépendantistes martiniquais : le président de la région, Alfred Marie-Jeanne, et le maire de Sainte-Anne, Garcin Malsa, en premier lieu. « Nous savons qu’ils n’ont pas mis leur étiquette politique dans leur poche, dit-elle. Ils nous ont répété, pendant toute la campagne, qu’il s’agissait d’un premier pas vers l’indépendance et vers la construction d’un État-nation. »
faire le bon choix
Ancien président de la région, le communiste Émile Capgras ne se laisse pas conter des balivernes par les acharnés du vieillot article 73. « Son combat est pour le progrès. » Il sait que c’est un combat difficile. Que l’effort est dur chaque fois que le peuple doit avancer. Et c’est pourquoi, malgré l’image de détachement d’une bonne partie de la population pour cette consultation, il pense que les quelque 297 216 électeurs inscrits sauront faire le bon choix pour l’avenir de la Martinique.
Fernand Nouvet
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