Violences et contestations après les élections présidentielle et législatives du 28 novembre, chasse aux sorcières liée à l'épidémie de choléra... Haïti a connu une semaine mouvementée, alors qu'il lutte pour sa reconstruction.
Le chantage de l'ONU
La communauté internationale n'entend pas cautionner un nouveau déni de démocratie en Haïti, alors que l'île attend la publication des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, annoncée pour le mardi 7 décembre. Une référence directe à la demande d'annulation du scrutin par plusieurs candidats.
'Si la volonté populaire n'est pas respectée, la communauté internationale se retirera (...) et le pays ne bénéficiera pas de l'appui et de ressources internationales', a prévenu ce jeudi le chef de la mission onusienne dans le pays. 'Si la volonté du peuple est respectée et reconnue par le Conseil électoral haïtien, il n'y aura aucun problème', a-t-il néanmoins promis.
Manifestation et autoproclamation
Des centaines de personnes ont manifesté pacifiquement ce jeudi à Port-au-Prince, pour réclamer l'annulation des scrutins. Parmi les slogans: 'Nous n'acceptons pas cette mascarade d'élections'. Cette initiative fait suite aux irrégularités dénoncées le 28 novembre par une dizaine de candidats à la présidentielle. Un groupe qui s'est restreint depuis, puisque certains se sont ralliés au processus électoral.
'Je suis toujours dans la course, j'ai de bonnes chances de gagner les élections', a déclaré le 29 novembre Mirlande Manigat. 'Je serai présidente d'Haïti'. 'On s'attend à ce que le changement gagne les élections', a pour sa part affirmé le candidat Michel Martelly. Et d'indiquer, très confiant: 'Maintenant que je sais que je mène...'. Le parti au pouvoir a rétorqué qu'il pourrait avoir perdu les élections: 'Nous sommes des démocrates convaincus, Inité est prêt à accepter l'alternance démocratique', a déclaré le coordonnateur du parti présidentiel Inité.
Chasse aux sorcières
Au moment même où avait lieu cette manifestation, 'une douzaine de personnes, accusées d'avoir importé le choléra dans le sud-ouest jusque-là épargné, ont été tuées à coups de machette, de pierres, et les corps ont été brûlés dans la rue', a indiqué un inspecteur de la police locale haïtienne. 'Ces personnes sont accusées de sorcellerie liée au choléra'.
'Selon la foule, elles auraient semé une substance qui propage la maladie dans la région', a expliqué un chargé de l'enquête. 'Il est difficile d'enquêter car la population refuse toute collaboration avec la justice parce qu'elle croit vraiment que les sorciers sont en train de tuer en profitant de l'épidémie de choléra', a-t-il ajouté.
De précédentes rumeurs avaient pris des Casques bleus pour bouc-émissaires, faisant d'eux les responsables de l'apparition de l'épidémie sur l'île.
L'ONU menace de quitter Haïti, toujours endeuillé par le choléra
REUTERS/St-Felix Evens
Un enfant qui souffre du choléra reçoit un traitement à l'hôpital St-Catherine dans le bidonville de Cité Soleil à Port-au-Prince
Moins de morts du choléra
L'épidémie de choléra qui sévit en Haïti depuis la mi-octobre continue de se répandre dans le pays, mais la maladie est moins meurtrière grâce aux efforts mis en place sur le terrain, a indiqué le 1er décembre l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS). 'La situation s'améliore', a-t-elle ajouté. Mais elle a souligné que 'le nombre de cas continue d'augmenter'.
Un nouveau bilan disponible sur le site du ministère haïtien de la Santé le 1er décembre, fait état de 1817 morts. Au total, plus de 80 000 personnes ont été touchées par cette maladie très contagieuse. 36 200 personnes ont été hospitalisées
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