En 1984, sous la présidence de François Mitterrand, face au chômage, le premier ministre Laurent Fabius lance les Travaux d’utilité collective, TUC, qui s’avère être l’une des premières mesures subventionnées par l’Etat. Douze ans après son élection, presque à la fin de son second mandat, Mitterrand déclare : « On a tout essayé, tout a été essayé ! Vous connaissez le résultat, qui est un triste résultat.» Il explique ensuite que 80 milliards ont été transférés aux entreprises pour des soi-disant « gisements d’emplois, sans aucun effet ! » Il termine son discours en disant : « Je n’ai jamais vu d’emplois, ces 80 milliards auraient permis de créer 800 000 emplois payés au SMIC. »
Malgré cela, depuis, rien n’a changé. Rien d’étonnant : les contrats aidés ne sont pas là pour résoudre le chômage. Ils ont été créés parce qu’ils présentent le double avantages de fournir une main d’œuvre gratuite (en réalité payée par vous et moi à chaque fois qu’on achète un pain ou une boîte de lessive puisque la TVA fournit l’essentiel de l’argent de l’État) et une main d’œuvre fragile, donc plus docile. Avec des emplois de plus en plus précaires, il s’agit pour le patronat d’externaliser le coût de la main-d’œuvre et de ne payer que le temps de travail le plus directement productif : par exemple, avec un assistant dans une école embauché sur un contrat qui s’arrête en juin, l’employeur contourne l’obligation de payer le salarié en juillet et en août.
Et alors que l’effet des contrats aidés sur la résolution du chômage est nul depuis 30 ans, ils se succèdent sous différents cigles : CES, CAV, TOS, Contrat unique d’insertion (CUI), etc. quel que soit le gouvernement en place. Le chômage perdure, l’emploi précaire s’installe à travers les contractuels, les intérims, etc.
Aujourd’hui, après un emploi précaire, il y a plus de risque d’enchaîner un autre emploi précaire. De nombreux salariés approchent de l’âge de la retraite en n’ayant jamais connu autre chose ! Dans tous les domaines professionnels, des contrats précaires sont mis en place comme par exemple dans l’enseignement.
En conclusion :" Il ne s’agit pas d’accepter un peu plus de précarité en contrepartie d’un peu moins de chômage. Ce faux dilemme n’a été qu’un prétexte pour affaiblir un peu plus un salariat miné par le chômage. Il s’agit de lutter à la fois contre le chômage et la précarité."
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