Un litre de Fanta orange : +44% de sucre par rapport à la métropole. Un yaourt Activia à la mangue : +26,6%. Un yaourt nature sucré : +29,8%. Les habitants de Guadeloupe, Martinique et Guyane sont victimes des méthodes commerciales des grands groupes de l'agroalimentaire, selon Le Parisien de vendredi .
Des méthodes qu'ont décidé de combattre une centaine de députés socialistes. "Je ne vois pas au nom de quoi on peut justifier que des produits lactés soient plus sucrés dans les DOM. Il faut donner un vrai signal aux fabricants", argumente Yves Bur, le rapporteur du budget de la Sécurité sociale.
La proposition de loi, qui sera débattue à l'Assemblée nationale le 6 octobre, a de grande chance d'être votée. Selon plusieurs sources, citées par Le Parisien, le texte a été adopté par la commission des Affaires sociales, où aucun député UMP n'a voté contre. Sept parlementaires de droite ont même appuyé la démarche, précise le quotidien.
L'obésité, un véritable fléau en Guadeloupe
Cette proposition de loi vise à combattre l'obésité, véritable fléau en outre-mer, avec un enfant sur quatre et un adulte sur deux en surcharge pondérale. Victorin Lurel, député et président de la région Guadeloupe, à l'origine de la proposition, met en cause ouvertement les grands groupes agroalimentaires.
"Un enfant en Guadeloupe qui consomme un yaourt par jour contenant 4g de sucre supplémentaire en moyenne par rapport au produit équivalent vendu dans l'Hexagone, a une prise de poids supplémentaire de 0,5 à 1 kg par an", explique-t-il.
Danone, notamment visé avec ses yaourts, se défend pourtant d'appliquer une telle méthode. "La production laitière outre-mer n'est pas suffisante pour répondre à la demande locale. Les yaourts sont fabriqués à partir d'un fort taux de poudre de lait, plus concentré en lactose. C'est ce qui explique en partie un taux de glucides plus élevé".
Benoist Pasteau
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