A en croire mes observations, pourtant croyante, Jésus-Christ, le doux Jésus, Roi de Nazareth, fils de Dieu serait la pire des drogues contre l'émancipation de l'Homme Africain.
A l'heure où tout va si mal collectivement pour l'Africain et sa Diaspora, à l'heure des blessures profondes, des plaies purulentes, des gangrènes qui envahissent nos coeurs et nous entraînent déjà vers la mort tant la douleur et l'humiliation, la tristesse et les larmes sont à torrents, on trouve une majorité parmi nous qui passe des journées entières à prier pour l'intercession, pour l'aide, pour l'amour afin que le Christ vient nous sauver.
Mais qui donc a dit aux Africains et aux africain-descendants que le Christ sauve les hommes ? Mais qui leur a fait croire qu'il appartient au Christ de protéger leurs femmes, de nourrir leurs enfants, de défendre leurs terres ? Qui donc leur a dit que Dieu puni le méchants et aide les pauvres et les faibles ?
C'est à se demander si les pasteurs et autres prêcheurs n'agissent pas poussés par d'autres intérêts que ceux des peuples. Comment ne pas expliquer aux peuples que les Croisées étaient des grands sanguinaires qui envahissaient les pays, tuaient, pillaient au nom de l'Eglise ? Comment ne pas expliquer que ces croisées ont exterminé des civilisations entières pour soumettre les peuples ? Qu'ils étaient des guerriers. Qu'ils agissaient, guerroyaient ne priant que pour que Dieu donne plus de force à leurs bras meurtriers. Que c'est étonnant de voir les Africains interpréter la bible, ce livre qui a été écrit, réécrit en fonction des intérêts de ceux qui ont conçu le Christianisme.
Que tendre la seconde joue est une belle blague, juste applicable par des naïfs, des inconscients, des stupides et des fous !
Qu'en lisant attentivement la bible, force est de découvrir qu'il s'agit véritablement d'un très beau livre de combat, comme le témoignent les psaumes.
Que les Rois d'Israël les clamaient en expédiant leurs troupes au front se battre. Que pardonner est une excellente chose, mais qu'il conviendrait de punir celui qui nous lèse avant de lui pardonner sa faute.
Comment pardonner à un enfant qui a fait une bêtise sans le corriger ? Devrait-on lui faire un câlin parce qu'il a été méchant ? Si c'est cette option qu'on l'on choisi, il est fort à croire que l'enfant commettra les mêmes bêtises voire plus graves encore !
L'Africain doit changer dans son approche de la chose religieuse. Il doit réagir face à ses adversaires. Dieu ne remplit pas un CV. Dieu ne cultive pas à notre place. Il ne va pas à l'école. Il protège autant le meurtrier que la victime, puisqu'on est censé être tous ses enfants. Alors de grâce, avant d'écrire pour l'intercession du Christ, écrivez d'abord votre destin ! Réagissez ! Battez-vous ! Agissez, comme nous le faisant au sein du Mouvement des Africain Français et enfin demandez-lui de vous donner la force de continuer votre combat et de le gagner.
Calixthe Beyala
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