Pour célébrer l’entrée dans la nouvelle ère maya, qui annonce un nouveau cycle de paix, des milliers de hippies affluent depuis quelques jours vers Palenque où se trouve l’un des plus beaux sites du Mexique.
L’apocalypse n’est pas pour le 21 décembre. Elle a déjà commencé. C’est en tout cas ce que vous diront les habitants de Palenque, au Mexique. Car depuis quelques jours, cette petite ville du Chiapas, située en plein cœur d’un des plus beaux sites mayas du pays, a été prise d’assaut par des centaines de gringos à la drôle de dégaine : cheveux entortillés jusqu’aux fesses, marchant souvent pieds nus, habillés de vêtements bigarrés, ils viennent faire leurs provisions avant de s’engouffrer dans les taxis collectifs, direction… la jungle.
Une secte ? Des adeptes du big bang ? Non, juste de joyeux hippies venus profiter par milliers "de l’incroyable énergie" qui émane du site à l’approche du 21 décembre, jour d’un alignement rarissime de planètes. Un engouement tel que la Rainbow Family, ce mouvement hippie né aux États-Unis en 1972, a organisé un rassemblement mondial tout près des temples, afin de profiter au maximum des énergies de la nouvelle ère du calendrier maya.
"Pas la fin du monde, mais une renaissance"
"J’avais prévu mon voyage depuis plus d’un an, explique Benoît, un Français de 29 ans originaire du Mans. Ici, je me sens vraiment comme dans une famille, je n’ai plus de problème de communication comme je peux en avoir dans le monde normal. Et je voulais absolument vivre l’alignement des planètes avec la Rainbow." De même, un festival de musique transe s’est installé près du camp. "Nous allons entrer dans l’aire de l’Aquarius, explique Toca, l’un des organisateurs. C’est le signe annonciateur de paix et de sérénité, et ici, nous y croyons tous. Ce ne sera pas la fin du monde mais une renaissance."
De fait, personne à Palenque, ni les hippies ni les habitants, ne prête foi aux élucubrations apocalyptiques. "Il y a trois ans, quand les journaux ont écrit que la fin du monde allait avoir lieu, tout le monde nous appelait très inquiets, explique Hector Cuevas Fernandez, sous-directeur des zones archéologiques de Palenque. Depuis nous nous efforçons d’expliquer ce que signifie la fin du calendrier maya. Des groupes sectaires continuent de se rendre sur le site, habillés en blanc mais ça reste marginal. Il n’y a plus l’inquiétude du début."
Au contraire du Yucatan voisin, qui attire de nombreuses sectes et dont le taux de remplissage des hôtels avoisinera les 90 % pour l’occasion, le Chiapas a préféré jouer la carte de la sobriété et de la sécurité en fermant totalement le site au soir du 21 décembre. Selon les autorités, près de 10 000 touristes – soit un vrai record pour Palenque - seront tout de même présents près du site. Une fierté pour les descendants des Mayas qui ne saisissent pas très bien la prophétie du big bang. "La fin du monde ? Mais Dieu seul sait quand elle aura lieu", explique ainsi une jeune indienne tzoltzile venue vendre ses calendriers sur le site. Pour elle, nul doute que la fin du monde fait surtout partie d’une autre planète.
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