Qu’est-ce que la crise ?
C’est un dysfonctionnement qui résulte du détournement des instruments financiers qui servent normalement à faire fonctionner l’appareil productif, et dont le service se trouvait habituellement rémunéré selon un pourcentage des bénéfices tirés justement de la production, pour pouvoir obtenir par des méthodes spéculatives, une rente financière bien supérieure, mais sans plus aucune production.
Cette augmentation de la puissance financière, sans une augmentation corrélative des richesses matérielles ou intellectuelles qu’elle est censée financer et en permettre l’échange, et dont la valeur prétendue ne repose donc que sur son libellé, ne correspond tout simplement à rien d’autre qu’à de la fabrication, malheureusement légale il est vrai, de “ fausse monnaie”...
Ainsi, par delà toutes les justifications évoquées, plus fallacieuses les unes que les autres telles que, le manque d’ardeur à l’effort prétendu des citoyens, les salaires trop élevés, les acquis sociaux trop généreux, les abus de la solidarité faits par des nécessiteux étrangers, le renchérissement des matières premières, et la concurrence déloyale des autres nations, cette crise n’est en réalité rien d’autre, dans ses fondements que cachent ses développement formels occasionnels et spectaculaires, que le résultat de ce qu’il convient bien de nommer, une “gigantesque escroquerie planétaire”.
Cette crise a ainsi atteint une dimension apocalyptique, par le fait que les entreprises, les banques et les institutions financières avec leur innombrables “Kerviel”, se sont enivrées des années durant aux sources stupéfiantes de l’argent facile. Et ceci, sans le moindre scrupule quant au fait que la richesse dont elles se sont ainsi accaparées sans absolument rien produire, en feignant de croire que c’était leur argent qui travaillait, alors même que celui-ci ne servait plus à permettre qu’au moins, d’autres produisent cette richesse, n’était en réalité que du vol.
Mais, ce désastre est du surtout au fait que sous la mauvaise conduite de dirigeants carriéristes, uniquement préoccupés de jouir de l’exercice du pouvoir, et peu scrupuleux quant aux obligations morales de leur charge, les états ont joués dans cette affaire le triple rôle détestable de faux monnayeurs, en s’offrant sans retenue la facilité de déficits budgétaires, de receleurs, en utilisant alors pour combler ces déficits, l’argent issu de l’escroquerie, et de “blanchisseurs” en faisant en sorte que par les rouages des économies nationales, la fausse monnaie ne soit plus dissociable de la vraie...
Et, si tous les bobards par lesquels ils ont rendu les citoyens responsables eux-mêmes, des difficultés auxquelles ils avaient à faire face, tous ces mensonges qui leur ont servi jusqu’ici à masquer leur “forfaiture”, ont eu un tel succès, c’est qu’ils se sont servi pour cela, ce qui constitue peut-être le seul élément de justice dans cette affaire, de cette disposition commune aux nations, d’une moitié de leur population de détester sans retenue l’autre moitié, qu’on se charge alors de rendre responsable des dégâts. Ceci, de sorte que de ce point de vue, tous ces peuples dans l’embarras n’ont en réalité, que ce qu’ils méritent...
Cette crise se manifeste donc selon le cercle vicieux suivant, à savoir que c’est aux escrocs mêmes qui les ont ruinées, et le comble, avec la complicité de leur dirigeants, que pour pouvoir continuer à fonctionner, les nations empruntent des sommes considérables, lesquelles sommes ont justement été constituées chez les préteurs, par ce qui leur a été volé.
C’est donc à ceux-là mêmes qui les ont volées, que les victimes s’adressent pour pouvoir finir leur fin de mois, en leur empruntant de l’argent que les escrocs prétendent être le leur, alors que c’est justement celui qu’ils ont volé à ceux qui maintenant viennent le leur emprunter, et avec d’énormes intérêts...
Ahurissant...!
Il est facile de comprendre que par delà les arguments de raison des grands prêtres médiatiques de la science économique, pour lesquels la seule façon pour que les choses aillent mieux, c’est d’accepter avec des plans d’austérité qui se suivent sans fin, qu’elles aillent tous les jours un peu plus mal que la veille, qu’il n’y a en réalité aucune solution budgétaire ou économique, pour se libérer d’un système dans lequel on emprunte auprès de ceux qui vous volent, pour remplacer ce qu’ils vous ont volé, en leur devant ainsi de plus en plus ce qu’ils continuent de vous voler...
Bien sûr que l’austérité s’impose aujourd’hui comme on nous le dit. Mais, elle ne s’impose justement que pour la continuité du système, et ils sont encore nombreux ceux qui naïvement, pensent qu’il est possible d’y trouver une solution, selon le baratin de leur leader.
Il est plus que temps que cette crise soit enfin dénoncée pour ce qu’elle est, à savoir clairement une “escroquerie”, montée par des mafias qui ont fait de la finance, un instrument de domination universelle.
Notre difficulté réside dans le fait que, pas davantage que de solution économique ou budgétaire, il n’y a pas de solution politique selon les rouages habituels de notre démocratie, pour nous sortir de ce piège. Car la seule solution pour en finir avec ces voleurs qui nous rendent redevable de ce qu’ils nous ont volé en nous le prêtant, c’est de faire une bonne fois pour toutes, “défaut sur la dette”, c’est à dire refuser tout simplement de rembourser ce qui nous a été volé. Mais, les maîtres obscurs de ces mafias financières tentaculaires, sont parvenus à placer leurs “seconds couteaux”, à la tête tout à la fois, des partis politiques établis, des institutions financières nationales et internationales, et même à la tête des gouvernements et des états. Ceci, pour éviter la contagion de l’exemple des pays qui ont fait avantageusement défaut sur cette dette, ou l’exemple de ceux dont on présente les chefs comme étant des dictateurs, parce qu’ils ne font pas de dette...
Il est temps de prendre conscience que les partis politiques et les administrations sont sous la direction d’hommes qui, s’ils ne sont pas directement des agents de ces mafias, sont pour le moins des individus dont la philosophie politique les amènent à agir dans leur sens, raison pour laquelle elles ont favorisé plus ou moins ouvertement leurs carrières. C’est le cas pour de nombreux leaders politiques, qui demeurent persuadés du fond de leur narcissisme hypertrophié, de devoir leur parcours politique à leur charisme, alors qu’ils ne le doivent qu’à une habile manipulation médiatique organisée par ceux qui ont misé sur eux.
Dès lors, admettons que se libérer du carcan d’un système politique verrouillé, par ceux qui assoiffés de domination, prétendent nous réduire définitivement au statut d’esclave par endettement, ne porte qu’un nom, la “Révolution”.
Paris, le 3 décembre 2012
Richard Pulvar
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