Les résultats des élections cantonales sont connus. A une ou deux exceptions près, les sortants ont été reconduits. On prend les mêmes et on recommence. Comment s’en étonner, quand on connaît la force du clientélisme dans notre pays, où – à cause de la rareté de l’emploi – beaucoup de citoyens sont sensibles aux petites faveurs et autres arrangements avec ceux et celles qui détiennent une parcelle de pouvoir. La peur des représailles est aussi un argument de poids. Qui prendra le risque de voter contre un sortant, quand il attend, par exemple, une subvention, un emploi administratif pour le « rejeton », pour un neveu ou pour un cousin… Les politiciens retors le savent et ils en jouent à merveille.
Certains grands élus pourraient impulser un vent de changement autour d’une bataille d’idées afin de permettre à une vraie démocratie de s’instaurer en Guadeloupe. Hélas ! la soif de pouvoir est plus forte que l’intérêt général.
A cet égard, le CIPPA ne peut que fustiger l’attitude du Président du Conseil Régional qui n’a qu’un but : éliminer tout adversaire politique hostile à son dessein personnel. Ainsi a- t- on pu voir ce président soutenir une candidate de droite au Moule contre un candidat se réclamant de la gauche et utiliser la « grosse artillerie » pour essayer d’éliminer de la scène politique trois candidats au Lamentin, à Port-Louis et aux Abymes au seul motif que ceux-ci se réclamaient des idées autonomistes. Heureusement cette tentative a échoué !
Toutes ces manœuvres dérisoires (que certains ont appelé « intelligence politique ») se font dans un climat de profond désarroi de la grande majorité de la population. Le chômage bat tous les records, la production agricole et industrielle s’effondrent, la vie chère rogne chaque jour un peu plus le pouvoir d’achat des classes laborieuses, des centaines d’emplois sont supprimés dans la fonction publique, la moitié des communes est en déficit, la violence décuple… et ces messieurs font preuve d’une autosatisfaction qui frôle l’indécence.
Plus que jamais, face à l’urgence économique et sociale et au manque de perspectives de la classe politique actuelle, le CIPPA milite et s’engage pour une véritable alternative économique et politique qui conduise enfin à une responsabilisation de nos élus, face aux nouveaux enjeux qui attendent notre pays.
Alain Plaisir
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