La crise économique qui a commencé en 2008 et que la presse occidentale nous a dûment décrite comme imprévisible et complètement imprévue était en fait tout sauf cela. En effet le cycle capitaliste d’expansion et de récession s’est répété si souvent pendant des siècles que son existence est ouvertement admise par tous les économistes, y compris ceux de la pensée régnante, qui l’appellent par euphémisme, le "cycle des affaires". Seuls ceux qui tirent profit de notre ignorance de cette dynamique — les profiteurs milliardaires et les laquais qu’ils se paient dans les médias et au gouvernement — essayent de le nier.
Une dépression se produit lorsque la "production dépasse la demande" c’est à dire quand les gens n’ont plus les moyens d’acheter tout ce qui est fabriqué. C’est inévitable dans un système capitaliste où les moyens de production sont privatisés parce que la classe laborieuse mondiale dans son ensemble n’est jamais assez payée pour pouvoir acheter tout ce qu’elle fabrique collectivement. Les produits non vendus commencent donc à s’accumuler et les installations de production — usines, etc, — sont fermées. Les employés sont licenciés, leurs revenus diminuent et le problème s’aggrave. C’est exactement ce qui se passe en ce moment sous nos yeux.
Dans de telles circonstances les opportunités d’investissements profitables se tarissent — les détenteurs de capital ne trouvent plus d’endroits sûrs où placer leur argent. Pour eux, c’est la crise — et non le chômage, la famine, la pauvreté, etc (qui après tout demeurent un trait endémique de l’économie capitaliste mondiale même pendant les "périodes de boum" quoiqu’un peu atténué). Les gouvernements sous leur contrôle — par l’intermédiaire des médias qu’ils possèdent, de la spéculation sur la monnaie et du contrôle de l’économie — s’efforcent alors de leur trouver de nouveaux domaines d’investissement rentables.
Une manière de le faire est de détruire les services publics et de créer de la sorte des opportunités d’investissement dans les compagnies privées qui les remplacent. Dans l’Angleterre des années 1980, Margaret Thatcher a privatisé l’acier, le charbon, le gaz, l’électricité, l’eau et beaucoup d’autres choses encore. Cela a rapidement plongé des millions de personnes dans le chômage à mesure que les usines et les mines fermaient et sur le long terme cela a provoqué l’augmentation massive des prix des services de première nécessité. Mais cela a eu l’effet désiré —cela a fourni des opportunités d’investissements rentables (pour ceux qui avaient du capital à placer) à un moment où de telles opportunités étaient rares et a créé une source de fabuleux profits sur le long terme. Cet été par exemple, l’ancienne compagnie de gaz publique Centrika a encore augmenté ses prix de 18% pour arriver à 1,3 milliards de livres de profit. Cette hausse provoquera la mort de milliers de retraités qui ne pourront pas se chauffer cet hiver, mais le gaz —comme tout ce qui existe dans le système capitaliste — n’est pas là pour fournir de la chaleur mais pour augmenter le capital.
Au sud de la planète, la privatisation a été plus féroce encore. les organismes comme le FMI et la Banque Mondiale ont utilisé le levier du mécanisme de l’extorsion par la dette (selon lequel les taux d’intérêt étaient indexés sur des prêts impossibles à rembourser contractés par des dirigeants corrompus sur l’ordre des gouvernements occidentaux et qui ont rarement bénéficié aux populations) pour forcer les gouvernements d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine à réduire des dépenses publiques aussi essentielles que l’éducation et la santé ainsi que les subventions à l’agriculture. C’est une des principales causes de l’incroyable taux de mortalité infantile, des décès dus à des maladies évitables et de l’épidémie de Sida qui sévit en Afrique. Mais cette fois encore le but recherché par ceux qui orientent la politique a été atteint : de nouveaux marchés ont été créés et ceux qui possédaient d’énormes réserves de capitaux pouvaient désormais les investir dans des entreprises privées qui offraient les services que l’état n’assurait plus. Cela a donné une nouvelle vie au système du profit et le spectre de son effondrement a été écarté une fois de plus.
Lorsque la Banque Mondiale a fait fermer le service de rationnement et de distribution de grain du gouvernement indien, elle a mis fin à un système qui fournissait du grain à un prix raisonnable à tous les citoyens indiens et elle a permis aux compagnies privées de venir vendre leur grain à des prix infiniment supérieurs (parfois 10 fois plus cher). Un grand nombre d’Indiens n’ont pas pu acheter de grain et 200 millions de gens sont actuellement menacés de famine en Inde, mais les multinationales qui détiennent les stocks de grain ont fait des profits énormes — et c’est ça l’essentiel.
Cette série de privatisations à partir des années 1980 a cependant été si exhaustive que lorsque la crise de 2008 est arrivée, il ne restait que quelques fonctions étatiques à privatiser. Créer des opportunités d’investissement est devenu beaucoup plus difficile qu’il y a 30 ans parce qu’une grande partie de ce qui est potentiellement lucratif est déjà exploité au maximum.
En Europe ce qui reste des services publics est démantelé en toute hâte par les dirigeants politiques de droite, trop heureux de privatiser ce qu’il en reste, et ceux qui spéculent sur la monnaie se servent de leur pouvoir de nuisance pour détruire les pays qui tentent de résister. David Cameron, dans le droit chemin de ce qui a été imposé au Sud de la planète ces dernières dizaines d’années, se dépêche d’ouvrir le Service National de la Santé britannique aux entreprises privées et de réduire massivement les budgets des services publics en faveur des plus démunis comme les personnes âgées et les chômeurs.
Au Sud de la planète il ne reste malheureusement presque plus rien que l’Occident puisse encore privatiser car le FMI a depuis longtemps forcé les pays qu’il tenait en son pouvoir à renoncer complètement à leurs services publics.
Mais il y a une chose qui, si elle était entièrement privatisée dans le monde, engendrerait des profits à côté desquels les profits réalisés sur des nécessité de base comme la santé et l’éducation paraîtraient ridicules. Il s’agit de la fonction la plus centrale et essentielle de l’état, sa seule raison d’être, en fait : la sécurité.
Les multinationales de sécurité privée sont un des rares secteurs en croissance dans une époque de récession globale où l’augmentation du chômage et de la pauvreté génèrent le chaos et l’agitation sociale et où ceux qui ont de la fortune se demandent comment protéger leurs biens et leur vie. De plus, comme l’économie chinoise progresse à pas de géants, la supériorité militaire est en passe d’être le seul "avantage compétitif" de l’Occident — le seul domaine dans lequel sa compétence est vraiment supérieure à celle de ses rivaux. Transformer cet avantage en opportunités d’investissements et de profits à grande échelle est aujourd’hui une des tâches principales des leaders occidentaux.
Selon un article récent du Guardian, la firme de sécurité privée anglaise Group 4 est désormais "le plus grand employeur du secteur privé en Europe" avec 600 000 employés — 50% de plus que le total des forces armées françaises et anglaises combinées. Avec une croissance de 9% dans son département "nouveaux marchés" l’année dernière, l’entreprise a "déjà bénéficié des soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient". La Libye est une aubaine pour Group 4 maintenant que la sécurité n’y est plus de tout assurée probablement pour des dizaines d’années grâce à la destruction par l’OTAN des forces armées et de tout l’appareil d’état du pays. Comme la guerre entre les factions rebelles rivales a remplacé l’état de droit et qu’il n’y a aucun espoir qu’une police gouvernementale puisse fonctionner dans un avenir proche, les Libyens qui ont réussi à atteindre des positions de pouvoir ou de richesse auront sûrement besoin de s’assurer les services d’entreprises privées de sécurité pendant encore de nombreuses années.
Quand Philip Hammond, nouveau Secrétaire à la Défense britannique et homme d’affaires multi-millionaire, a suggéré que les entreprises britanniques "fassent leur valises pour aller en Libye" il ne pensait pas seulement aux entreprises spécialisées dans la reconstruction et le pétrole, il voulait aussi parler des entreprises privées de sécurité.
Les entreprises militaires privées deviennent aussi d’énormes multinationales — la plus célèbre est la compagnie étasunienne Blackwater, rebaptisée Xe Services après que son nom soit devenu synonyme des massacres commis par ses forces en Irak. Aux Etats-Unis, Blackwater a déjà relayé l’état dans beaucoup de ses fonctions régaliennes — elle a facturé ses services au Département de la Sécurité Intérieure 1000 dollars par jour et par personne à la Nouvelle Orléans après l’ouragan Katrina par exemple. "Quand vous avez un courrier urgent, utilisez-vous le service postal ou FedEx ?" a demandé Erik Prince, le fondateur et président de Blackwater. "Le but de notre entreprise est de faire dans le domaine de la sécurité ce que FedEx a fait pour la distribution du courrier". Un autre officiel de Blackwater a déclaré que "aucun d’entre nous n’aime l’idée de tirer profit de la dévastation. C’est tout à fait déplaisant. Mais c’est la réalité. Les docteurs, les hommes de loi, les employés des pompes funèbres et même les journalistes, gagnent tous leur vie parce que des choses pénibles se produisent. C’est pareil pour nous, il faut bien que quelqu’un fasse ce travail".
Cela devient dangereux quand le climat économique est tel que la gouvernement le plus puissant du monde croit devoir faire de son mieux pour créer de telles opportunités pour ses entreprises. Pendant la guerre froide, l’armée étasunienne a oeuvré (et continue à oeuvrer) pour maintenir le Sud de la planète dans la pauvreté en attaquant tout gouvernement qui essayait sérieusement d’améliorer le sort du peuple et en imposant des dirigeants qui écrasaient les syndicats et tenaient la population en respect. Cela a crée des opportunités d’investissement parce que cela a maintenu la plus grande partie de la force de travail mondiale dans des conditions si désespérées qu’elle était prête à travailler pour rien. Mais maintenant ça ne suffit plus. En période de récession, le fait que la main d’oeuvre soit bon marché ne sert plus à rien si personne n’achète plus vos produits. Pour créer des opportunités pour leurs entreprises — un grand marché mondial pour ses services militarisés — les gouvernements occidentaux doivent faire régner non seulement la pauvreté mais la dévastation. Le chaos est le meilleur moyen de transformer leur compétence en matière de sécurité en une opportunité commerciale susceptible de devenir une voie royale d’investissements au moment où toutes les autres sources de profit se tarissent.
Comme le Times l’a écrit récemment, "dans l’Irak d’après guerre, la branche d’affaires qui a fait un bond spectaculaire n’est pas le pétrole. C’est la sécurité". En Irak comme en Afghanistan, une situation d’insécurité et de guerre civile chronique et persistante a été créée par une méthode très précise. D’abord on détruit complètement le pouvoir gouvernemental existant. Ensuite on rend impossible le recours aux compétences locales pour reconstruire l’état en empêchant les anciens officiels de travailler pour le nouveau gouvernement (un procédé qu’on a baptisé en Irak la "dé-Ba’athisation). En même temps, on bannit l’ancien parti au pouvoir — la formation politique la plus importante et la mieux organisée du pays — et comme il ne peut plus jouer aucun rôle dans le processus politique, il n’a d’autre choix que de prendre les armes pour avoir de l’influence, condamnant de ce fait le pays à la guerre civile. Ensuite on attise le sectarisme le plus virulent ainsi que les divisions existantes qu’elles soient religieuses, tribales ou ethniques, la plupart du temps par des opérations clandestines des services secrets occidentaux. Enfin on privatise toutes les ressources, ce qui engendre des niveaux dangereux de chômage et d’inégalités chroniques. La situation est sans issue car ceux qui ont un diplôme ou une qualification — et qui ont aussi des moyens et des relations — émigrent, laissant derrière eux une pénurie catastrophique en main d’oeuvre qualifiée et une société qui a encore moins de chance de sortir du chaos.
L’instabilité ne s’arrête pas aux frontières du pays qui a été détruit. Dans un effet domino d’un superbe cynisme, par exemple, l’agression contre l’Irak a aussi contribué à déstabiliser la Syrie. Trois quart des 2 millions d’Irakiens qui fuyaient la guerre en Irak se sont réfugiés en Syrie accentuant la pression sur l’économie syrienne qui est une des causes principales de l’agitation actuelle dans ce pays.
La destruction de la Libye sera aussi un important facteur de chaos dans la région. Selon la Mission de soutien à la Libye de l’ONU "la Libye avait accumulé de grandes quantités de Manpads (des missiles anti-aériens) provenant de tous les pays qui en fabriquaient. Bien que des milliers d’entre eux aient été détruits pendant les 7 mois d’opérations de l’OTAN, on craint de plus en plus que ces systèmes de défense portables n’aient été pillés et ne prolifèrent tout comme les munitions et les mines, augmentant de la sorte le risque potentiel d’instabilité locale et régionale". Par ailleurs, un grand nombre de pays africains instables jouissent actuellement d’une paix fragile garantie par des forces de paix dans lesquelles les troupes libyennes jouaient un rôle central. Le retrait de ces troupes pourrait bien nuire au maintien de la paix. De plus la Libye de Kadhafi avait généreusement contribué à des projets de développement africains ; une politique qui ne sera certainement pas reconduite par le CNT — avec là encore des conséquences potentielles de déstabilisation.
Il est clair qu’un politique de destruction et de déstabilisation n’alimente pas seulement le marché de la sécurité privée mais aussi les ventes d’armes — et dans ce domaine aussi les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France sont encore leaders. En fait une politique de dévastation au moyen de guerres éclairs est en parfaite adéquation avec les trois objectifs stratégiques à long terme des planificateurs occidentaux :
1. Accaparer une part aussi grande que possible des ressources mondiales qui commencent à diminuer, et surtout le pétrole, le gaz et l’eau. Le gouvernement d’un pays dévasté est à la merci d’une puissance occupante en matière de contrats. La Libye de Kadhafi, par exemple, avait réussi à passer des accords sur le pétrole notoirement exigeants avec les puissances occidentales — en profitant de la hausse du pétrole en 1973 et à nouveau en 2009 au point d’être accusé par leFinancial Times de "Nationalisme des Ressources". Mais le nouveau gouvernement du CNT de Libye a été choisi pour sa servilité aux puissances étrangères — et il sait que le pouvoir lui serait ôté s’il cessait de servir leurs intérêts.
2. Empêcher le développement du Sud de la planète, principalement en détruisant tous les pouvoirs régionaux indépendants (comme l’Iran, la Libye, la Syrie, etc) et en déstabilisant, isolant et encerclant les puissances mondiales montantes (en particulier la Chine et la Russie).
3. Surmonter ou limiter l’impact de l’effondrement économique en utilisant leur supériorité militaire pour créer et conquérir de nouveaux marchés par la destruction et la reconstruction des infrastructures et l’élimination de la compétition.
Cette politique de dévastation totale se différencie des politiques menées pendant la guerre froide par les puissances occidentales. Pendant la guerre froide, la stratégie centrale était la même mais les méthodes différaient. On déstabilisait et envahissait régulièrement les états indépendants du Sud de la planète mais habituellement avec l’objectif d’y installer des "dictateurs complaisants". C’est ainsi que Lumumba a été renversé et remplacé par Mobutu ; Sukarno par Suharto ; Allende par Pinochet ; etc, etc. Mais le danger de cette politique "d’imposer un homme fort" était que ces hommes forts pouvaient se rebeller. Saddam Hussein en a été l’exemple parfait. Après avoir été soutenu pendant une dizaine d’année par l’Occident, il a attaqué le Koweït, un laquais de l’Occident. Les gouvernements que l’on contrôle peuvent facilement devenir incontrôlables. Cependant, aussi longtemps que les Occidentaux ont eu besoin des services que lui procuraient les armées de ces leaders (pour protéger leurs investissements, réprimer les travailleurs, etc) ; ils les ont soutenus. La crise économique qui sévit aujourd’hui en Occident nécessite des mesures plus drastiques. Et grâce au développement des entreprises privées de mercenaires et de sécurité, les armées de ces hommes forts deviennent de plus en plus inutiles.
Le Congo est un bon exemple. Pendant 30 ans, les puissances occidentales ont soutenu la loi d’airain de Mobutu Sese Seko sur le Congo. Puis, au milieu des années 1990, elles l’ont laissé renverser. Cependant, au lieu de laisser les forces de la résistance congolaise prendre le pouvoir et établir un gouvernement, elles ont sponsorisé une invasion du pays par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Bien que ces pays aient largement retiré leurs milices, l’Occident a continué à sponsoriser des milices qui ont empêché le pays de connaître un seul instant de paix en 15 ans, ce qui a engendré le plus grand massacre depuis la seconde guerre mondiale : environ 5 millions de morts. Comme le gouvernement est dans l’incapacité totale de fonctionner, les entreprises occidentales qui pillent les ressources du Congo ont pu le faire à peu près gratuitement. Bien que le Congo soit le plus grand fournisseur de coltane et de cuivre, entre autres métaux précieux, le montant total des taxes perçues par le pays sur ces produits en 2006-2007 a été d’à peine 32 millions de livres. C’est sûrement beaucoup moins que n’importe quel marionnette néo-coloniale aurait exigé.
Cela change complètement le sens du mot "gouvernement". Au Congo, les efforts du gouvernement pour stabiliser et développer le pays ont été réduits à néant par les stratégies de déstabilisation de l’Occident et de ses hommes de main. En Afghanistan, tout le monde sait que la signature du gouvernement ne signifie rien en dehors de Kaboul, et encore. Mais justement c’est ça le but. Le rôle des gouvernements imposés à l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, comme celui qu’on essaie d’imposer à la Syrie, n’est pas de gouverner ni de fournir aux populations ce dont elles ont besoin — et pas même la sécurité minimale. Ils sont là pour donne une apparence de légitimité à l’occupation d’une pays et pour octroyer des contrats d’affaires au pouvoir colonial. Ils n’ont absolument aucune autre fonction, du moins aux yeux de leurs sponsors.
Il va sans dire que cette politique de dévastation transforme les pays qui en sont victimes en enfers. Après plus de 30 de déstabilisation occidentale et 10 ans d’occupation, l’Afghanistan a les plus mauvais indices dans toutes les statistiques disponibles sur le développement avec une espérance de vie de 44 ans, et un mortalité des enfants de moins de 5 ans de un sur quatre. Mathew White, un professeur d’histoire qui vient de publier une étude des pires atrocités commises dans l’histoire dit dans sa conclusion qu’il ne fait pas de doute que "le chaos est beaucoup plus meurtrier que la tyrannie". C’est une parole de vérité que beaucoup d’Irakiens peuvent confirmer.
Dan Glazebrook
Dan Glazebrook écrit pour le Morning Star et il fait partie de l’équipe éditoriale des publications OURAIM.
Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2011/12/the-west-aims-to-turn-the-...
Traduction : Dominique Muselet pour LGS
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