Il est clair maintenant pour nous tous, que si “l’ombrageux” du palais dans le rôle du “clown blanc“, et “l’hébété” de la gauche dans celui de “l’auguste”, se donnent la réplique, c’est que leur opposition n’est que de la mise en scène, c’est bel et bien “pour de rire”, car ils sont dans leurs jeux, le premier sévissant et le second promettant, indissociables l’un de l’autre. La mise en scène est ainsi faite pour pouvoir nous amuser jusqu’au soir de l’élection, qui verra par la récompense de l’un de ces deux acteurs, alors placé sous les ors de la république, surtout la victoire des auteurs du scénario.
Car en réalité, ces deux hommes sont parfaitement interchangeables, tout d’abord par l’insuffisance et l’inconséquence qu’ils manifestent l’un et l’autre à un niveau qui les situent hors de toute concurrence possible. Parce qu’ensuite, ils sont les tenants d’un même système, celui de “marché”, dont tous les hommes réfléchis ont compris depuis longtemps, qu’il n’était plus adapté aux nécessités économique, ni aux réalités sociologiques de notre époque. Mais surtout, parce qu’il s’agit de deux adeptes convaincus et fervents pratiquants, du “wotanisme”, la religion effective, mais secrètement sous-jacente, de “l’occident”, et malheureusement, dans son expression négative.
Par leur victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, et la fondation de l’organisation des Nations Unies cette même année, les occidentaux ont cru un moment s’être enfin débarrassés d’une destination à la brutalité, à laquelle les condamne depuis des siècles, leur dieu tutélaire. Mais c’était sans compter sur la ruse de celui-ci, et il est remarquable en effet, que l’illustre assemblée pensée dans le but de parvenir à un règlement pacifique des conflits, n’est parvenue justement jusqu’à ce jour, et depuis plus de soixante cinq ans, qu’à organiser des “conflits”.
Du fond de son Walhalla où il siège parmi les plus valeureux des guerriers, ceux qui, depuis les champs de bataille, y furent conduits par les Valkyries, et en attendant qu’ils se livrent enfin à l’ultime bataille, Wotan s’amuse certainement de toutes ces vaines tentatives, sachant très bien que la meute des loups ne perdra jamais le goût du sang, et que tôt ou tard, ceux-ci y reviendront. Et malheureusement, c’est bien ce que nous constatons.
Car bien sûr, les occidentaux n’ont jamais perdu leur goût irrépressible de la “guerre”, cet exercice qui demeure pour eux, l’objet d’une secrète vénération, qu’ils n’osent s’avouer à eux-mêmes, mais qui est bien celui par lequel se furent acquis chez eux, les titres de noblesse. De fait, de l’Indochine en 1945, à l’Afghanistan en 2012, nous serions bien en peine de trouver une seule année, où au-moins une puissance occidentale, et particulièrement, la France et les Etats-Unis d’Amérique, les deux nations historiquement les plus bellicistes que la Terre ait jamais portées, ne s’est pas trouvée en guerre, en un lieu quelconque de notre planète.
C’est ainsi qu’il en fut depuis l’Indochine, de la crise de Suez, de la guerre d’Algérie, des crises d’Aden, de Cuba, et de Saint Domingue, de la guerre du Viet nam, de celles des Malouines et du Liban, de l’intervention lamentable de Somalie, des intervention incessantes des Etats Unis dans les affaires des républiques d’Amérique centrale et du Sud, et jusqu’à l’invasion de l’ile antillaise de la Grenade, des quarante interventions militaires françaises, rien que cela, faites en Afrique depuis les indépendances, des guerres d’Irak, de Côte d’Ivoire, et de Libye. Et ce n’est pas tout, car il demeure alors celle d’Afghanistan, et celles pour lesquelles ils se préparent activement, contre la Syrie et contre l’Iran.
Il s’agit là notons le bien, de tout autant de théâtres situés à des milliers de kilomètres de chez eux, et pour lesquels ces occidentaux ne sauraient donc en aucune façon, invoquer la légitime défense. Il s’agit donc d’interventions faites sous les prétextes les plus fallacieux, pour masquer une raison profonde qui est leur soif de domination et leur goût de la prédation, tel qu’en ce pays de France qui compte à lui tout seul, un nombre de chasseurs équivalent à la moitié de celui de tout le reste de l’Europe réunie. Ces agressions se font donc faites, contre autant de peuples qui ne leur avaient strictement rien fait, mais contre lesquels ils ne furent pas en peine de s’inventer toutes sortes de prétextes, tels qu’un devoir de protection des civils, pour s’en aller les massacrer par milliers...
C’est d’ailleurs le spectacle lamentable de ce déchainement de brutalité imbécile, au prétexte de règlement de l’affaire libyenne, qui fera dire à la présidente de la république d’Argentine, Mme Cristina Kirchner, ne se reconnaissant pas dans ces mœurs occidentales : “je suis fière d’être sud-américaine”.
Cependant, jusqu’à il y a quelques années, cette perversité criminelle trouvait contre elle des opposants, au sein même des populations occidentales. Ceux-ci rappelaient alors la totale indignité et criminalité de ce bellicisme, et par le fait, ils en limitaient les occasions.
Mais il n’est plus rien de tout cela. Car, par delà les bellicistes d’intérêt, racistes et colonialistes patentés, ce sont également de prétendus humanistes de gauche qui, la cervelle pleine de ce racisme crasseux qui consiste à se croire en êtres supérieurs, nommés par le ciel, pour apporter les lumières de la démocratie à des races qui autrement, seraient incapables de leur salut par elles-mêmes, se sont donné celle-ci comme prétexte, pour pouvoir s’adonner en toute bonne conscience, à leur vice de domination. Ceci, après que furent utilisés pareillement des siècles durant, les prétextes à la prétention généreuse, d’évangélisation, et de civilisation, pour justifier les infamies esclavagistes et colonialistes.
Ainsi, Wotan qui n’a jamais réellement cessé d’exercer, apparait-il désormais à visage découvert, par la prétention occidentale de porter la lumière au monde, ce qui notons le bien, constitue le sens fondamental de “Luci-fer” ( lux, lucis, pour la lumière, et ferre, pour porter ).
Comprenons ici, que le but de cette critique n’est pas de culpabiliser ni d’accabler nos compatriotes, car dans certains de ses aspects, le wotanisme qui est logique de ce qu’ils sont, et auquel ils ne pourraient se dérober, sans s’envisager eux-mêmes différemment, ne constitue pas nécessairement une calamité. Ce qui pose problème, c’est sa forme actuellement retenue, c’est à dire le “bellicisme”, qu’il conviendrait de désigner comme étant sa malédiction.
C’est d’ailleurs ainsi que nous comprenons habituellement ce qu’est le “wotanisme”, tristement illustré qu’il fut souvent, au cours de cérémonies basées sur une exaltation des sens, par lesquelles dans une quête de puissance obsédée, et proclamant la supériorité nominale de leur race, des célébrants du pangermanisme, s’envisageaient en maîtres d’un “ordre nouveau”.
Car, ce qui sous-tend cette attitude, c’est une “force” de détermination des hommes, susceptible cependant de provoquer une expression positive, que bien sûr, nous n’identifions pas selon cette appellation de wotanisme si tristement connotée. Il s’agit de la formidable capacité opérationnelle qu’elle procure aux hommes qui y sont soumis, même si cette mise en “intention” leur est inconsciente. Le “travail” n’est en effet, qu’une heureuse “sublimation”, de la guerre, et de la chasse. Ceci, de sorte que relevant d’une même attraction, une grande capacité à exercer par le travail, peut se déduire d’une pareille capacité à faire la guerre.
Il faudrait alors choisir systématiquement, le travail, plutôt que la guerre, mais nous concernant, il faudrait pouvoir faire ce choix préférentiel, pour ne pas être condamné à l’autre. Mais malheureusement, comme nous pouvons le constater, ce sont précisément ces hommes qui vont infliger à la nation, plus d’un million de chômeurs supplémentaires, sur seulement cinq années, calamité accompagnée d’une faillite économique et financière totale, qui vont précisément engager celle-ci, dans une série de conflits extérieurs, tout en la préparant de la façon la plus totalement irresponsable, à des affrontements intérieurs...
Il est de fait que toutes les périodes de défaillance des responsabilités politiques, auront toujours été les occasions du réveil des plus bas instincts des citoyens abandonnés et révoltés, qui libèrent alors sans aucune retenue contre quelques victimes expiatoires, des horreurs criminelles inimaginables, issues des profondeurs insondables de leurs âmes.
Dans ces instants, il convient de rappeler fortement, que la seule véritable bataille qui vaut d’être menée, et qui constitue l’ultime bataille des guerriers de Wotan, c’est celle contre l’insuffisance et la pauvreté, et que la seule “mobilisation” qui pourrait nous valoir quelque faveur du ciel, c’est celle des forces vives de la nation, afin de ce projet. Saurons-nous nous en souvenir, lorsque sera venue l’heure prévisible, et prévue, des agacements insupportables ?
Ceci étant, vouloir canaliser les forces considérables de la malédiction wotanique, les réorienter positivement et les réhabiliter en vue de la bataille du développement et du progrès, nécessite déjà de comprendre de quoi elles procèdent, et de quoi il en retourne exactement, quant à cette affaire de “dieu tutélaire”. Ceci, d’autant que faire référence à un tel dieu, pour justifier la détermination comportementale d’une catégorie d’hommes, ne peut manquer de laisser perplexe, tous ceux qui ne sont pas accoutumés à une démarche aussi inhabituelle.
Cette question passionnante, parce qu’elle va traiter du “divin”, avec tout ce qu’un tel sujet peut soulever comme redoutables controverses, entre ceux qui envisagent le surnaturel, et ceux qui ne veulent rien en entendre dire, nécessitera comme vous pouvez facilement l’imaginer, de nombreux et très délicats développements, que je n’oserai vous proposer d’ingurgiter d’un seul trait.
Je vous propose donc, par une approche de ce en quoi consiste exactement le “divin”, détachée des sottises, des errances, et des outrances religieuses, d’établir une prochaine fois l’authenticité de ce Wotan, qui est bien comme vous le verrez, le dieux secret de l’occident.
Cependant, pour ne pas vous abandonner sans la moindre explication, et sans vous mettre quelque peu sur la voie, je vous propose d’engager ici en quelques lignes cette affaire, que nous développerons plus amplement plus tard.
Considérons alors le plus simplement du monde, qu’une “métaphysique” sous-tend forcément le fait de toute “collectivité” d’individus, en ce sens que par delà la singularité “physique”, et donc formelle, de ces individus, c’est forcément par des “liens” qui, dès lors, ne peuvent pas être physiques, d’où leur qualification de “méta-physique”, selon un préfixe grec signifiant “au delà”, que s’opère leur rassemblement en une collectivité.
Ce qui nous trompe dans cette affaire, c’est l’habitude que nous avons de réduire la notion de métaphysique, au seul domaine de “l’idée” immatérielle, qui n’en constitue qu’un aspect. Nous manquons alors d’envisager les implications paradoxalement physiques, de toute métaphysique, alors que celle-ci ne peut être précisément telle, que par sa “transcendance” d’une pluralité de réalités physiques, qu’ainsi elle met forcément en œuvre.
C’est ainsi qu’au cœur d’une science que nous nommons pourtant bien la “physique”, parce qu’elle met en œuvre des réalités formelles physiques, se trouve le concept de “force”, que nous manquons alors de comprendre dans son opposition avec celui de “forme”. Mais il s’agit bien en cette force, d’une donnée informelle immatérielle, ou si l’on préfère, “idéale”, autrement dit, d’une réalité non matérialisée selon la physique d’une forme, et qui constitue en ce sens une donnée fondamentalement “métaphysique”.
Ainsi, dans l’opposition entre la notion immatérielle de force, et celle matérielle de forme, opposition qui ne suppose par de tierce partie qui ne soit ni l’une, ni l’autre, au-delà de la physique des formes, s’exerce la métaphysique des forces, de sorte que hors de tout lien matériel, un ensemble de formes ne peut se trouver rassemblé, que par une métaphysique.
Ainsi, à toute collectivité correspond une métaphysique qui “transcende” comme telle, la singularité de chacun de ses membres.
Cette “collectivité” qui constitue un “au-delà” de la singularité formelle des individus, correspond en fait, et fort logiquement, à la véritable, et à la seule, “dimension supérieure” de l’humain, corrélative en ce sens, à l’idée de surnaturel. Cette supériorité de l’humain n’a donc strictement rien à voir avec toutes les fantasmagories d’individus aux qualités exceptionnelles, qui furent si longtemps, dans leur délire, la quête de certains exaltés, et au cœur de doctrines, dérivées de la pensée “nietzschéenne”, qui allaient constituer les occasions des pires cruautés, offensant notre humanité.
Disons donc qu’il n’est de dimension supérieure de l’homme, que par sa dimension collective par laquelle il atteint le “divin”, et c’est ce qui explique que selon la “liturgie”, ce divin ne peut-être tenté que par le “rassemblement”, selon le sens fondamental de “l’ecclésia”, c’est à dire, “l’église”.
Nous constaterons comment un grand nombre “d’errances conceptuelles”, découlant d’interprétations totalement erronées de la “grande Tradition ésotérique”, à partir de laquelle se sont établies les différentes religions, nous auront maintenus depuis des millénaires, dans un obscurantisme dont nous ne sommes pas encore sortis...
A bientôt donc pour la suite...
Paris, le 2 mars 2012
Richard Pulvar
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