dimanche 8 juillet 2012

L'Amérique d'Obama, Etat fasciste?


L'effondrement des Tours Jumelles du World Trade Center de New York, le 11 septembre 2001, a induit une singulière accélération des choses, notamment aux Etats-Unis où l'on enregistre chaque jour une régression plus accentuée des libertés sous prétexte de protection des... «libertés». L'attaque contre New York avait donné lieu à l'avènement, sous la présidence de G.W. Bush, au fameux «Patriot Act» - qui permet l'incarcération pour de longues durées et sans jugement de tout suspect étranger. Depuis, celui-ci a fait des petits. Ainsi, en décembre dernier, le président Barack Obama, qui venait juste de recevoir le prix Nobel de la Paix, avait, outre renouvelé le «Patriot Act», signé une loi, la «National Defense Authorization Act, for Fiscal Year 2012» (Ndaa) qui élargit cette détention aux citoyens américains, «suspects d'avoir collaboré avec le terrorisme ou groupes «identifiés» comme tels». Cela sans procès, ni limitation de durée comme le laissent entendre les articles 1031 et 1032 de la loi Ndaa. En fait, l'Etat policier est en marche dans la patrie de l'«habeas corpus», cette invention de la démocratie qui énonçait que tout homme ou femme est présumé(e) innocent(e) avant que le contraire ne soit prouvé. Avec son sourire et ses mines d'enfant sage, M.Obama semble en fait plus dangereux pour les libertés individuelles et collectives que ne l'a été son prédécesseur qui n'a pourtant pas eu la «main légère». Le Patriot Act avait bien prévu la possibilité de son application aux citoyens américains qui auraient pu être détenus sans jugement pour des durées indéterminées. George W.Bush n'avait pas franchi cette ligne «rouge», attentatoire aux libertés citoyennes que Barack Obama ne semble pas avoir eu trop de difficultés à dépasser. Certes, le président Obama a pris la «précaution» de dire qu'il est contre la loi Ndaa, cela ne l'a pas empêché de la signer alors que la Constitution lui donne la possibilité d'y opposer son veto. Il ne l'a pas fait. A chacun d'interpréter cela comme il l'entend. Dans cette course à la restriction des libertés, une série de lois devaient également voir le jour, tels les «projets Sopa, Pipa, Acta». Des sigles sans doute barbares mais lourds de danger pour les libertés. Pas seulement américaines, mais également pour les autres contrées dans le monde dès lors qu'elles concernent le piratage, Internet et d'une manière générale la communication électronique. Face à la levée de boucliers, le Sénat américain avait reporté l'examen du projet «Sopa», mais cela semble juste, partie remise. De fait, les lois «Sopa» et «Pipa» devront, une foi promulguées, permettre d'interdire des sites Internet sans aucune décision judiciaire et pour des motifs aux définitions très extensives. Et pour couronner le tout, la loi Acta (Anti-Counterfeiting Trade Agreement, «Accord Commercial Anti-Contrefaçon») négociée dans le plus grand secret par 39 pays - dont les Etats-Unis, le Maroc et les Emirats arabes unis - Il s'agirait en fait de surveiller et censurer les internautes sans aucune possibilité de recours pour ces derniers. En fait, le mouvement «Occupy Wall Street» et la montée crescendo des révoltes aux Etats-Unis font craindre le pire à ceux qui détiennent les leviers du pouvoir aux States. Obama qui a déjà cédé face aux forces de pression des banques et de Wall Street, (responsables de la crise financière dans le monde) cède ainsi aussi sur les libertés publiques. C'est un peu l'histoire à rebours. Ce nest pas autrement que la dictature et le fascisme hitlérien ont été adoubés. Qui se rappelle du décret d'Hitler pour «la Protection du Peuple et de l'État» signé par le maréchal Hindenburg en 1933 après l'incendie du Reichstag? Aussi, les meilleures intentions, si tant est que cela existe, peuvent produire les pires effets. On l'a vu en Allemagne. Cela risque fort de se reproduire aujourd'hui où une minorité agissante détient les pouvoirs (militaire, financier et technologique) et contrôle le monde réduisant de façon imperceptible la souveraineté des peuples et des Etats. Ces peuples et ces Etats, en sont-ils seulement conscients?

Karim Mohsen

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