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jeudi 1 juillet 2010
La violence psychologique conjugale devient un délit
Pour Rita Bonheur, la présidente de l'Union des Femmes de la Martinique, cette loi est un "pas important" car "à la Martinique, rien n'est fait en terme de prévention et de prises en charge de ces violences."
L'Assemblée Nationale a ratifié mardi le projet de loi visant à renforcer les violences faites aux femmes et inscrit un nouveau délit, la violence psychologique, dans la loi, c'est un thème que vous connaissez bien ?
C'était notre thème de lutte l'an passé : « Les violences qui ne se voient pas tuent aussi ». Les violences psychologiques étaient évidemment celles qui étaient le plus visées. La création de ce délit reconnaît cet aspect des violences envers les femmes qui est une composante importante de ce qu'elles subissent. À la Martinique, les violences psychologiques et le harcèlement moral arrivent en troisième position derrière les violences physiques et les agressions verbales. Sachant que ce sont souvent des violences qui se cumulent.
Quel est votre sentiment sur cette nouvelle loi et sur ce délit particulier, passible de 5 ans de prison et de 75 000 euros d'amende ?
Même s'il reste des choses insuffisantes, cette loi est quand même un pas important, bien que pas mal retouchée par le Sénat par rapport à la version première. En tant que membre du Collectif National pour les Droits des Femmes et de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, l'Union des Femmes de la Martinique a oeuvré à son élaboration. C'est le travail de terrain mené par toutes les associations présentes au plus près des femmes victimes qui a permis de faire ce groupe de pression. L'inscription du délit de violences psychologiques est une reconnaissance de l'impact de ce type de violences envers les femmes.
Vous appelez les collectivités à leurs responsabilités ?
En effet, cette avancée doit permettre aux institutionnels et aux collectivités de prendre en compte ce problème et de mettre un axe contre les violences dans leur politique. À la Martinique, rien n'est fait en terme de prévention et de prises en charge de ces violences. Même si, en tant qu'association, nous recevons des subventions, cela ne dédouane pas les collectivités de leur propre politique. Nous devrions être un maillon de la chaîne mais nous avons souvent l'impression de porter beaucoup de choses. En tout cas, nous continuons à nous mobiliser et à sensibiliser. Ce samedi 3 juillet, nous serons au Morne-Rouge dans le cadre de la Marche Mondiale des Femmes.
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