samedi 24 juillet 2010

René Préval pour un « troisième mandat » mais au poste de premier ministre, avec un « président fantoche »


Projet qu’il aurait exposé à des hommes d’affaires, selon son ancien ministre de la justice, Camille Leblanc

L’ancien ministre de la justice sous le premier mandat de René Préval (1996-2001) et président du mouvement sociopolitique « Aimer Haïti », Me Camille Leblanc, a fait état ce samedi, sur les ondes de Radio KISKEYA, d’étonnantes déclarations qu’aurait faites le chef de l’Etat, René Préval, lors d’une rencontre jeudi soir en sa résidence privée avec une trentaine d’hommes d’affaires.

Au nombre des hommes d’affaires présents, Camille Leblanc cite Moscoso, Vorbe, Braun et Bonnefil.

M. Préval aurait clairement laissé entendre à ses invités qu’il entendait « partir pour un 3ème mandat » en devenant prochainement premier ministre, grâce à 80% des sièges au Parlement que remporteraient les candidats de la plateforme politique présidentielle INITE (UNITE), « avec le concours du Conseil Electoral Provisoire (CEP) ». [Selon la Constitution haïtienne, le premier ministre est issu du parti majoritaire au Parlement].

Dans le cadre de la même entreprise, René Préval aurait fait savoir à ses invités qu’« il faudra barrer la route à des candidats populaires », estimant toutefois nécessaire la participation de Mirlande Manigat (RDNP) et de Charles Henri Baker (RESPECT) pour « donner de la crédibilité au scrutin dont le taux de participation serait satisfaisant pour la communauté internationale s’il se situe autour de 4 ou 5% ».

Toujours selon Me Leblanc, le chef de l’Etat aurait exprimé l’intention de « choisir » lui-même une personnalité sans envergure pour l’élection présidentielle laquelle ne se tiendrait pas forcément le 28 novembre, comme il est officiellement prévu. Il aurait également projeté de rester en poste jusqu’en mai 2011, le temps que la nouvelle législature procède à l’amendement de la Constitution.

Interrogé sur l’attitude des invités de M. Préval face à un tel exposé, Me Leblanc précise qu’il n’a été suivi d’une quelconque objection. Certains d’entre eux ont dissimulé leur étonnement, ajoute-t-il. D’autres ont mordu à l’hameçon tendu par M. Préval quand, en conclusion de son exposé, il a demandé aux uns et aux autres ce qu’il pouvait faire en leur faveur dans des domaines les concernant. Plus d’uns ont alors approché le chef de l’Etat pour solliciter toutes sortes d’actions particulières des pouvoirs publics, indique l’ancien ministre de la justice.

samedi 24 juillet 2010,

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