Depuis votre arrivée en Haïti, votre comportement ne cesse de révolter mes compatriotes qui se veulent être dignes héritiers de cette portion de terre léguée par leurs ancêtres.
Vous semblez oublier ou méconnaître, Monsieur l'ambassadeur, l'histoire de ce pays au passé glorieux. Dans l'affirmative, je vous convie à vous enquérir des exploits de nos héros, qui ont culminé vers notre indépendance.
Vous semblez ignorer également les droits et devoirs de réserve d'un diplomate dans un pays souverain. Si c'est le cas, je vous invite à solliciter les bons offices de votre supérieur hiérarchique qui,certainement, vous exhortera à mettre de l'eau dans votre vin.
En tout cas, sachez, Monsieur l'ambassadeur, qu'il existe dans ce coin de terre des hommes et des femmes à même de protester publiquement contre vos interventions cavalières, hautaines, présomptueuses, dévastatrices pour le pays.
Vous vous considérez comme un petit dieu. La façon peu élégante dont vous intervenez dans les affaires internes du pays le prouve éloquemment.
Votre dernier affront, vous nous l'avez infligé à l'occasion des élections présidentielles et législatives. Pour satisfaire vos impulsions, vous avez intimé l'ordre aux membres du
Conseil électoral provisoire et aux officiels du gouvernement dont le président de la République de violer, contre leur gré, les lois de leur pays, ayant brandi la menace de révocation de leurs visas, désormais votre arme de prédilection (art 173-2 de la Constitution ; art 191 de la loi électorale). Souffrez que je vous apprenne que le visa americain ne conduit pas au paradis. Vous vous croyez tout permis. Vous avez osé traiter d'impuretés certains compatriotes élus régulièrement le 20 avril, confirmés par le soit disant BCEN spécial.
Par ailleurs je ne crois pas superflu de vous rappeler la saga Bush-Algore. Où étiez-vous ? (se sou chen mèg yo wè pis).
Enfin, vous vous êtes permis d'employer la politique machiavélique en incitant les Haïtiens mécontents des résultats définitifs à la révolte. Quelle horreur!
Face à ces dérives, ma dignité, mon honneur, mon souci
d'accrocher au strict respect de nos lois me commandent de restituer le visa americain dont je suis détenteur. Vous pouvez, dès la présente, prendre des mesures y relatives.-
N.B. : Cette décision n'engage que ma personne.
Salutations distinguées.
Port-au-Prince, le 23 mai 2011
Jean Baptiste Anthony Dumont,
Député du peuple
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