mardi 13 décembre 2011

Prostitution : les putes vierges du PS


Mais où s'arrêtera le PS dans sa dégringolade puritaine et réactionnaire en matière sociétale?

Il y avait déjà eu le «courage fuyons» sur la légalisation du cannabis et l'annonce des renforcements policiers vendue comme un nouveau droit de l'homme et du citoyen.

Il y a désormais l'applaudissement des deux mains à la pénalisation des clients de prostitués. «Surveiller et punir», éternel fond de commerce de droite, est désormais préempté par la gauche lancée dans une course à l'échalotte de l'exploitation des peurs.

S'il n'y avait pas grand monde à l'Assemblée lors du récent débat, les présents et les présentes engagent pourtant le parti de gauche dans cet ahurissant soutien à l' «abolitionnisme», nunucherie sentimentale et iréniste incapable d'affronter le réel.

Espérons que l'affaire DSK a sa part dans ces reniements de dames patronnesses. Et que tout cela est le signe d'un retrait tactique, doublé d'une lâcheté pathétique, pour ne pas être associé au vil suborneur de femmes de chambre. Rose bonbon pour faire oublier le rose cochon...

Les autoritaires en peau de lapin

Car si c'est philosophiquement que le PS est désormais opposé à la régulation du travail sexuel, c'est à désespérer.

A l'heure où s'affaiblissent les capacités d'action du PS en matière économique, il faudrait quand même que celui-ci nous montre en quoi il diffère de la droite.

Si ses marges de manoeuvre sont réduites pour rétablir l'égalité financière entre citoyens, qu'il se remette au moins à procurer des libertés nouvelles aux individus.

Le mariage homo, c'est parfait et c'est la moindre des choses. Tout le monde a le droit à la bêtise conjugale...

Mais quid de l'adoption facilitée quelque soit le statut sexuel, de la logique «faustienne» encouragée (gestation pour autrui, etc), de l'euthanasie, de la naturalisation simplifiée, de la légalisation de toutes les drogues.

Sans parler de la dissémination de l'habitat social, de l'encouragement à la création de coopératives, ou du partage du travail à cout constant.

Côté prostitution, on proposerait volontiers aux élus de notre camp, de réfléchir à l'instauration de bordels autogérés pour hommes et femmes où il s'agirait pour la puissance publique de garantir le volontariat des postulants et impétrantes.

Si, au contraire, le PS persiste dans son délire abolitionniste, cela prouvera que ces braves gens valident les tartufferies sarkozystes de l'éloignement des prostituées des centres urbains.

Et cela prouvera aussi que la détermination de façade de ces autoritaires en peau de lapin n'est qu'une autre manière de renforcer l'emprise des mafias, vu l'opacité dans laquelle l'activité sexuelle rémunérée continuera à s'exercer.

Luc Vaillant

Aucun commentaire: