Le président du Sénégal Abdoulaye Wade estime que la chute du chef de l'Etat sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo est "une très bonne chose" pour l'Afrique et pour les prochaines élections sur le continent, dans une interview au quotidien français Le Figaro à paraître jeudi.
La chute de Laurent Gbagbo, arrêté lundi par les forces loyales à Alassane Ouattara reconnu élu à l'issue du second tour de la présidentielle de novembre par la commission électorale et la communauté internationale, "est une très bonne chose", affirme M. Wade.
"A l'avenir, aucun chef d'Etat africain ne pourra plus s'aviser de refuser le verdict des urnes. Si l'on avait accepté le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir, ce n'était plus la peine d'organiser des élections en Afrique", poursuit-il.
Après quatre mois de crise post-électorale, le président sortant qui refusait de quitter le pouvoir a été arrêté après un pilonnage intensif mené par les forces françaises de Licorne et celles de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), selon les Nations unies, Paris et le gouvernement de M.
Ouattara.
"Il fallait aller vite", dit M. Wade en réponse à une question sur le recours aux forces françaises.
"Si on ne l'avait pas fait, il y aurait eu beaucoup plus de dégâts et de morts. A la fin, la situation dégénérait. Les milices de Gbagbo s'attaquaient à tous les Ouest-Africains. Certains ont été brûlés vifs, dont des Sénégalais.
Nous avons demandé le soutien de la France pour détruire les canons, tout en demandant à être informés de son action. Mais ce ne sont pas les Français qui ont arrêté Gbagbo, ce sont les Forces républicaines de Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara", dit-il.
Le président sénégalais souligne dans le même temps le rôle des pays africains dans l'établissement de M. Ouattara au pouvoir.
Les chefs d'Etat de la Commuanuté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont "à l'unanimité (...) demandé à Laurent Gbagbo de partir et décidé d'utiliser éventuellement la force pour l'y obliger", rappelle-t-il.
"L'Union africaine (UA) a saisi le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a donné mission à la France de détruire les armes lourdes de Gbagbo. La décision vient donc de nous, les Africains".
Il estime enfin qu'il a été impossible de convaindre Laurent Gbagbo de partir. "Ce n'est pas faute d'avoir essayé", dit-il.
AFP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire