jeudi 11 novembre 2010

Haïti: les malades du choléra affluent dans un bidonville de la capitale

Haïti: les malades du choléra affluent dans un bidonville de la capitale: "Haïti: les malades du choléra affluent dans un bidonville de la capitale

PORT-AU-PRINCE - Sur une civière ou en chaise roulante, des dizaines de malades affluent depuis deux jours au centre de santé de Cité Soleil, le plus grand bidonville de la capitale haïtienne Port-au-Prince, touchée à son tour par l'épidémie de choléra.

Une odeur de chlore flotte à l'entrée du centre. Et pour cause, les nouveaux patients, visiblement affaiblis, en sont aspergés avant d'être reçus par le personnel médical, des jeunes médecins et infirmières haïtiens qui assistent l'équipe de Médecins sans Frontières (MSF) qui gère le centre.

'On reçoit des cas chaque jour, le nombre augmente au fil des jours', assure Juliette Olivier, qui tente de réhydrater des malades étendus sur des lits spéciaux placés sous des tentes.

Elsie Joseph, 55 ans, vient d'arriver. Elle a été placée sous perfusion et commence à retrouver ses esprits. 'Je venais juste de boire un verre d'eau quand j'ai commencé à ressentir une forte colique, ça a été le début de mon calvaire', raconte-t-elle.

'Nous essayons de stabiliser les malades qui arrivent avant de les répartir selon la gravité de leur cas dans des centres de traitement du choléra à Port-au-Prince', explique le Dr Raou Plancher.

Depuis le début de l'épidémie, mi-octobre, près de dix mille personnes ont été admises dans les hôpitaux et centres de santé du pays, le plus pauvre du continent américain. 643 personnes en sont mortes.

Et la peur a gagné les ruelles crasseuses du bidonville, jadis bastion des gangs armés, où l'insalubrité règne en maître.

Deux centres de santé ont été installés dans ce quartier de la capitale où vivent plus de 300.000 personnes et où la seule présence de l'Etat consiste en un commissariat de police planté au coeur d'un marché public en pleine rue.

Au moins une personne est morte du choléra à Cité Soleil et des centaines sont prises en charge dans les centres de MSF, a confirmé mardi le directeur général du ministère de la Santé publique.

Dans d'autres quartiers de la capitale, MSF mais aussi d'autres ONG prennent aussi en charge les malades qui arrivent par dizaines tous les jours, tout comme ils affluent à l'hôpital universitaire de Port-au-Prince.

'Nous avons mis en place un centre de triage des malades afin de diriger les cas de diarrhée sévère dans un espace que nous avons établi cette semaine, mais qui a été vite débordé', avoue le Dr Yves Lambert, responsable des maladies infectieuses à l'hôpital public de la capitale.

En quelques jours, les 20 lits ont été occupés par des personnes présentant les signes cliniques de la maladie. Deux décès ont été enregistrés.

'Une personne est décédée ici, l'autre a été récupérée dans la rue, nous ne savons pas encore si elles sont victimes du choléra, mais ça en a tout l'air', explique le Dr Lambert, qui se démène avec de maigres moyens pour éviter une propagation de l'épidémie.

'Si les cas de choléra continuent à augmenter à ce rythme, on va très vite être débordés. Il va falloir agir au plus près des communautés', recommande-t-il.

(©AFP / 11 novembre 2010 02h52)

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